L’association SOS Paris a fait de la lutte contre la publicité l’un de ses nombreux chevaux de bataille. "La réglementation est très laxiste en la matière. La Ville trouve que la publicité anime les rues et apporte de la diversité. Mais, on ne peut pas tout laisser faire pour autant", s’enflamme Louis Goupy, vice-président de SOS Paris. Dernièrement, les affiches du spectacle de Robert Hossein couvraient la façade de la Madeleine, les Citadines (chaîne hôtelière) installaient un immense panneau lumineux Boulevard Haussman. Des exemples, Louis Goupy peut en citer des dizaines. "Il y a même une enseigne lumineuse sur une tour de la Défense que l’on voit du Louvre. Une aberration !", s’emporte-t-il.
A Paris, la réglementation n’est pas uniforme
Dans les zones très commerçantes (Porte de Versailles, les gares, le boulevard Sébastopol, la place Pigalle…), les normes en matière de signalisation sont plus souples que celles fixées par la loi. C’est ce qu’on appelle les zones de publicité élargie. En clair, plus les commerces sont concentrés, plus la publicité peut s’installer. A l’inverse, il existe des zones de publicité restreinte (les Champs Elysées…) voire interdite (monuments historiques et classés, places des Vosges et Vendôme, îles St Louis et Cité, le Marais, les jardins publics, bois et cimetières).
Un simple arrêté municipal
"A Paris, c’est la publicité restreinte qui devrait être la règle, et celle du régime général l’exception. La mairie pourrait très bien prendre les arrêtés nécessaires pour changer la réglementation. Mais il semble qu’elle n’y voit que son intérêt : financier", souligne Louis Goupy. Selon la loi de 1979 qui régit la publicité, un simple arrêté municipal suffit à délimiter une zone restreinte. "Quand on sait que la publicité sur les lieux publics constitue une source non négligeable de revenus pour la Ville, on comprend mieux qu’elle traîne des pieds", soupire le responsable associatif.
Néanmoins, les moyens de pression existent. Un panneau publicitaire déroulant devait ainsi prendre place sur le Parc des Princes. En invoquant un risque pour les automobilistes, SOS Paris a réussi à faire enterrer le projet. Un signe que tout n'est pas écrit... 4 mètres x 3 !
Informations pratiques :
SOS Paris
103 avenue de Vaugirard 75006 Paris
Tél. : 01 45 44 63 26