EDITORIAL
L’actualité nous apporte des
sujets de satisfaction, mais aussi de sérieux motifs d’inquiétudes.
Ainsi que nous l’avions dit dans
le précédent bulletin, le mur d’enceinte " retrouvé " en août dernier
à l’occasion des travaux de rénovation du Musée de l’Orangerie nous paraissait
bien menacé. Le Ministre de la Culture n’avait-il pas initialement proclamé que
ce mur ne lui paraissait pas digne d’être conservé et certaines personnalités
éminentes, tout en reconnaissant l’intérêt archéologique de la découverte,
considéraient que ces restes d’enceinte devaient être sacrifiés à un projet,
selon eux, plus prioritaire, la nécessaire rénovation du Musée qui abrite les
Nymphéas de Monet et la collection Walter Guillaume.
En octobre, nous avions, avec
l’association du Paris Historique, manifesté notre inquiétude auprès du Ministre
de la Culture en évoquant le précédent, unanimement loué, de la mise en valeur
du Louvre de Philippe Auguste et des murailles de Charles V au Grand Louvre.
Monsieur Aillagon, après avoir constitué une commission pour étudier sereinement
le problème, a pris la décision de conserver et mettre en valeur une partie du
mur en l’intégrant au projet du musée . Cette décision ne nous donne que
partiellement satisfaction mais constitue tout de même un progrès certain par
rapport au projet initial. Cela va certes allonger la durée des travaux et
entraîner un surcoût financier, mais permettra de sauvegarder un témoin majeur
de l’histoire de Paris.
Nous avions également, à
diverses reprises, manifesté notre intérêt pour la cour industrielle du 37 bis
rue de Montreuil. Les propriétaires s’efforçaient, depuis de nombreuses
années, d’en chasser les artistes
et les artisans et, en négligeant l’entretien des locaux, d’en accentuer la
vétusté, pour pouvoir déclarer les bâtiments insalubres et obtenir ainsi
l’autorisation de les détruire pour réaliser une opération de promotion.
Nous avions soutenu
l’association locale concernée et une bataille longue de dix ans trouve enfin un
dénouement heureux. La Ville a négocié l’achat à l’amiable pour conserver à cet
ensemble sa vocation artisanale et artistique et réhabiliter l’ensemble.
Saluons ces décisions du
Ministère de la Culture et de la Mairie de Paris. Nous avons trop souvent le
sentiment de batailler en vain et d’être considérés comme des empêcheurs de
tourner en rond. Notre action n’a donc pas été inutile et nous nous réjouissons
d’avoir pu, en liaison avec d’autres associations, contribuer à faire prendre
conscience à l’opinion et aux autorités du bien fondé des idées que nous
défendons.
Il nous faut maintenant,
hélas, reparler du sujet brûlant
des tours. Notre association a été créée, il y a trente ans, à l’époque du
Président Pompidou, justement pour s’opposer à la construction de tours au cœur
de Paris dans le cadre de la création d’une cité financière et, à de nombreuses
reprises, nous nous sommes battus contre divers projets.
Le moins que l’ on puisse dire,
c’est que l’expérience du passé dans ce domaine n’a pas été concluante et que
Paris a été profondément défiguré au cours de la deuxième moitié du XXè siècle.
Les tours construites à Paris, principalement au cours des années 1960-1970,
sont soit inacceptables, en raison de leur implantation (Tour Montparnasse, tour
administrative dominant l’Arsenal, tour de la Faculté des Sciences, dans le
périmètre de l’île Saint Louis et du chevet de Notre Dame…) soit affligeantes
par la pauvreté de leur architecture et leur esthétique (Front de Seine, Porte
de Choisy, Grande Bibliothèque…) Vingt cinq ans après leur interdiction, les
gratte-ciel sont de nouveau à la mode. Sans doute, le plan Voisin établi par Le
Corbusier en 1925 ou le plan Raymond Lopez en 1957 continuent-ils à faire figure d’utopies provocatrices,
mais la menace est aujourd’hui à
nouveau d’actualité. De petites phrases en petites phrases, Monsieur Delanoë,
Maire de Paris, et certains architectes éminents relancent l’idée de tours
à Paris, ne serait-ce qu’en raison du manque certain de terrains constructibles
dans le Paris intra-muros.
Au risque de nous répéter, nous
tenons à affirmer que nous sommes résolument contre les tours à Paris pour de
multiples raisons : localisation, densité et problèmes de circulation,
esthétique, coût d’entretien, qualité de la vie. Nous aurons sûrement l’occasion
de détailler à nouveau nos arguments dans un avenir proche, car le débat sur les
tours ne fait que commencer tant la pression est forte.
Nous ne sommes pas des passéistes et
souhaitons que Paris ne devienne pas une ville musée à usage exclusivement
touristique. Paris doit demeurer une ville active où il fait bon vivre. On peut
aimer New York et Chicago sans pour autant penser que Paris doive pour être
" moderne " rivaliser en hauteur avec ces villes. Chaque ville a ses
caractères propres.
Les Parisiens ont-ils envie
d’habiter dans des tours, de travailler dans des tours, de se promener entre des
tours ? Nous en doutons car nous savons qu’ils aspirent à un urbanisme à
visage humain, écoutons-les.
Olivier de
MONICAULT
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LA VIE
DES ARRONDISSEMENTS
1er arrondissement
Ilot des Bons Enfants (Ministère de la
Culture).
Courez voir la
" résille " récemment mise en place, malgré tous nos efforts (cf
bulletins N°45 et 50). L’essai est
au-delà de nos craintes, pire que ridicule, carrément monstrueux.
Louis-Edmond
GOUPY
Rénovation du quartier des
Halles
Le projet du Maire de
réaménager le quartier des Halles doit donc retenir notre attention. D’ores et
déjà, quatre équipes d’architectes ont été mises en concurrence et travaillent
sur le projet dont les grandes lignes, tracées par la Ville, sont les
suivantes :
-
Réaliser de nouveaux espaces publics,
-
Remodeler le jardin,
-
Améliorer les accès au Forum, au pôle d’échange RATP et à la gare du
RER,
-
Démolir ou transformer les pavillons de WILLERVAl et édifier de nouveaux
bâtiments.
Ces perspectives sont acceptables, compte-tenu de la
médiocrité des aménagements actuels et de la densité des voies de communications
dans ce quartier. Mais les parisiens doivent demeurer vigilants. Un certain
nombre de dispositions sont, en effet, inquiétantes.
Christian MERIC
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2e arrondissement
Le Rex
Le recours intenté par M.
Hellmann contre les Galeries Lafayette a malheureusement fait l’objet d’un
jugement en sa faveur. Les Galeries ne peuvent le contraindre à retirer sa
demande de permis de construire pour son projet.
Louis-Edmond
GOUPY
3
e arrondissement
A la Sainte Catherine, tout prend
racine !
Rue des Oiseaux, tout
près du Marché des Enfants Rouges, un jardinet est né. En novembre, les employés
de la Ville, horticulteurs, se sont activés pour transformer un petit terrain,
correspondant à deux bâtiments démolis il y a des décennies, en espace vert.
Robert BONNAUD
4 e arrondissement
Rue des
Rosiers
Ce quartier miraculeusement demeuré quasi intact( les
boutiques de vêtements commencent hélas ! à proliférer), est en passe de
connaître, de par la volonté de nos édiles, deux transformations
importantes : la suppression des trottoirs d’une part, et la
" végétalisation " d’autre part, c’est-à-dire l’implantation d’arbres,
de bacs et de jardinières. Ces projets ont vivement irrité une partie de la
population du quartier.
Christian MERIC
La presse
quotidienne a fait état de points de vue différents sur l’avenir du quartier de
la rue des Rosiers, le point de vue des habitants et des commerçants s’opposant
parfois à celui des visiteurs. Le débat reste ouvert et nous aimerions connaître
l’opinion de nos lecteurs.
5
e arrondissement
Quartier du Panthéon : une intégration
au site réussie
A
l’angle des rues Laromiguière et Amyot, la Cogédim (architecte : Cabinet
Hertenberger/Vitry), vient de démarrer une opération de promotion de dix huit
appartements, dans un tissu urbain caractéristique du quartier. Ce projet
présentera l’aspect de cinq petites maisons de ville accolées, de trois ou
quatre étages.
Bertrand DIOR
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6
e arrondissement
Eglise Saint
Sulpice
L’église fait l’objet d’un examen approfondi, d’une
restauration continue et complète, d’un assainissement général, enfin d’une
restauration des maçonneries extérieures et des vitraux. La Mairie avait dû, en
1999, mettre en place, sur la tour Nord,
un échafaudage en raison de chute de matériaux sur la voie
publique .Après cette mise en sécurité, il faudra attendre la restauration
de ladite tour qui devrait se dérouler en trois phases de novembre 2003 à mars
2004 et nécessitera une dépense de 85000 euros.
Geneviève PAULTRE
7e arrondissement
Hôtel de La
Salle (21, rue de l’Université)
Bonne nouvelle, le ravalement de l’hôtel de La Salle,
classé monument historique, devrait commencer vers le milieu de 2004. Bercy,
propriétaire des lieux, et le Ministère de la Culture s’étant enfin entendus sur
les travaux à effectuer. Les décors intérieurs seront restaurés à l’identique et
nous nous réjouissons de savoir que les salons ne seront pas transformés en
bureaux.
Christine FABRE
11
e
arrondissement
Cours de Vincennes
Le cours de
Vincennes vient d’être joliment rénové. Les trottoirs, terre-pleins, chaussées,
éclairage, ont été modernisés. Toutefois, les colonnes dites " du
trône " sont dans un état déplorable. Un panneau indique que la rénovation
est prévue, mais sans fixer de date.
Guy LESEVE
12 e
arrondissement
Promenade
insolite
Tout récemment, la Mairie de Paris a racheté à l’Etat le
Jardin tropical du Bois de Vincennes (4 hectares et demi ) inauguré en 1907.
Le
jardin est ouvert les samedis et dimanches de 11 h30 à 17h
30.
Entrée : 45 bis, avenue de la Belle Gabrielle dans
le Bois de Vincennes (12è).
Marie-Claude de MANEVILLE
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17earrondissement
Le fabuleux
destin des Batignolles
Les Jeux Olympiques de 2012 sont le déclencheur du plan
d’aménagement de cet espace. Que Paris soit choisi ou non, il paraît que 10
hectares seront consacrés au jardin implanté depuis le boulevard Berthier
jusqu’à son ouverture sur la rue Cardinet.
Monique AMY
18earrondissement
La Halle Pajol
La grande halle métallique est en partie
conservée (8 ou 9 travées sur 14) et devrait
abriter une bibliothèque, une auberge de jeunesse, une cafétéria, des salles
polyvalentes, des locaux d’activités.
Dans les anciens bâtiments en dur
des douanes et des messageries, il
y aura un IUT deux fois moins important que prévu, auquel s’ajoutera en
compensation, un collège de vingt sections.
Jeanne
ROUX