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Bulletin N°57

Mars 2004

ISSN 0997 - 3028

Directeur de la publication

Olivier de MONICAULT

 

 

 

     

Assemblée Générale du 10 mars 2004

Rapport moral, 31e exercice, année 2003

 

Depuis la création de SOS Paris, il y a plus de trente ans, Paris a beaucoup changé et, malheureusement, pas toujours dans le sens souhaité d’une amélioration du cadre et de la qualité de vie des Parisiens, raison d’être de notre association.

Si j’avais aujourd’hui l’esprit chagrin, je pourrais me limiter à évoquer les multiples atteintes au patrimoine : les monuments détruits ou mal restaurés, les ensembles défigurés, le charme des quartiers sacrifiés, l’atmosphère des anciens faubourgs irrémédiablement perdue, les changements d’affectation des quartiers…etc.

Je pourrais également citer l’échec de l’urbanisme parisien des années 1970 : ces constructions modernes, médiocres ou provocantes, édifiées sans aucun respect de leur environnement ou encore les quelques 160 immeubles de grande hauteur, appelons-les tours pour simplifier, construites dans les années 1960 et 1970 et dont tout le monde reconnaît aujourd’hui l’architecture affligeante et l’implantation incongrue.

Oui, au cours de ces trente dernières années, même si on peut se féliciter de l’évolution favorable de l’opinion et des autorités en faveur du patrimoine et reconnaître certains aspects positifs, Paris a cependant subi nombre d’outrages l’ayant profondément défiguré. Mais tout cela vous le savez déjà. A la lecture de notre bulletin , vous avez pu suivre, au fil des années, le triste constat du vandalisme et enregistrer nos échecs et nos trop rares succès.

Je voudrais aujourd’hui aborder un autre type d’évolution qui concerne le Paris « intra-muros » c’est-à-dire le Paris cerné par ce véritable fossé, (ou mur selon les cas) que représente le boulevard périphérique.

Dans les discours officiels et dans la presse, on oppose trop souvent les 105 km2 de ce Paris aux 1530 de Londres, aux 1500 de Rome, aux 891 de Berlin ou aux 607 de Madrid. En fait, on ne parle pas de la même chose et on oublie que Paris est sans doute la seule capitale européenne à n’avoir pas su chercher à faire coïncider sa superficie administrative héritée du XIXe siècle avec sa taille réelle qui englobe non seulement le Paris intra-muros mais toutes les communes limitrophes. Le temps est probablement venu de faire éclater ce qui s’avère aujourd’hui être un carcan administratif et politicien et de réfléchir à l’avenir de Paris conjointement et solidairement avec les communes alentour.

Que constate-t-on dans ce Paris intra-muros ?

Tout d’abord, une diminution régulière tout au long du XXe siècle du nombre de ses habitants (3 millions en 1921, 2,125 millions lors du recensement de 1999), par ailleurs, une modification de la pyramide des âges (les 20-39 ans étant maintenant sur représentés),  un bouleversement de l’éventail social en raison du coût élevé du logement qui chasse vers la banlieue les classes moyennes et les ménages avec enfants, enfin une mutation des activités (disparition des commerces de proximité et départ des artisans et des PME, cependant que les grandes entreprises ont maintenant tendance à transférer leurs bureaux en banlieue), évolution qui se serait traduite par la disparition de quelque 160 000 emplois dans Paris, au cours des dix dernières années.

Par ailleurs, avec 240 habitants à l’hectare, Paris demeure une des capitales les plus denses du monde et bénéficiant du moins d’espaces verts. Les entrepôts et terrains industriels sont maintenant pratiquement tous lotis et il n’existe, en dehors de petites parcelles, quasiment plus de terrains constructibles d’importance. Paris est une ville saturée avec tout ce que cela représente de risques de paralysie pour son développement futur. Comment éviter que Paris ne devienne une ville musée figée, sans pour autant porter atteinte à son passé et à son charme ? Je tiens à évoquer cette évolution parce qu’il est indispensable d’avoir à l’esprit ces contraintes quand j’évoquerai , tout à l’heure, les graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur Paris.

Mais avant d’en venir à nos principales inquiétudes, je voudrais m’arrêter sur une note plus optimiste en évoquant quelques uns des sujets de satisfaction que nous avons eus ces derniers mois.

 

Le Président évoque alors l’achat par la Ville de Paris du 37 bis, rue de Montreuil et les engagements du Ministre de la Culture concernant le « Mur des Tuileries » dont il a été question dans l’éditorial du précédent bulletin.

 

Nous sommes heureux également que notre représentativité ait été davantage encore reconnue : la Commission du Vieux  Paris rénovée vient de s’ouvrir aux associations et il m’a été fait l’honneur d’être appelé à vous représenter dans cette instance, dont vous connaissez le rôle consultatif en ce qui concerne tous les permis de démolition. Par ailleurs, la Ville de Paris vient de nous allouer une subvention dont notre trésorier vous parlera tout à l’heure. Je tiens à vous rassurer, cette subvention, en aucune façon, ne nous fera perdre notre indépendance vis-à-vis des autorités.

Je pourrais vous parler d’autres opérations ponctuelles qui ont attiré notre attention et provoqué nos interventions au cours de la dernière année, mais cela serait fastidieux et ne ferait que répéter ce que vous connaissez déjà par la lecture de notre bulletin ou la consultation de notre site internet . Je voudrais, au passage, saluer le dévouement de ceux qui se consacrent à ces moyens de communication ainsi qu’à nos relations avec les média (presse écrite et radio). Ils méritent vos remerciements.

Venons en maintenant à l’essentiel, à nos deux grands sujets d’inquiétude pour les années à venir : les tours et les espaces verts. Je vous demande de garder à l’esprit les contraintes générales dont j’ai parlé en introduction, les évolutions démographiques, sociales et économiques de notre capitale et la raréfaction des terrains constructibles dans un Paris intra-muros trop étroit.

Je vous rappelle que notre association a été créée il y a trente ans justement pour s’opposer aux projets de tours du Président Pompidou dans le cadre d’une cité financière. Après la prolifération des tours dans les années 70 et le désastre qui en a résulté, nous pensions avoir définitivement tourné la page, les constructions de grande hauteur ayant été arrêtées et le Plan d’Occupation des Sols (POS) stipulant que désormais on ne pourrait plus dépasser 25 mètres en hauteur dans le centre de Paris et 31 ou 37 mètres dans les arrondissements périphériques.

Hélas, sous la pression bien réelle du manque de terrains pour réaliser des logements sociaux ou des équipements, la question des tours revient sur le tapis. Certes , il n’est pas question de revenir aux errements du passé et de transformer Paris en un nouveau Manhattan mais de prestigieux architectes, tout en concédant le caractère calamiteux des réalisations passées, cherchent à justifier leur action future en nous promettant des tours belles et judicieusement implantées. Faut-il rappeler que Paris est une ville très ancienne, construite dans une cuvette dominée par quelques reliefs (Montmartre, Ménilmontant), profondément marquée par l’urbanisme haussmannien et dont la caractéristique est une horizontalité qui ne devrait être ponctuée  que par l’exceptionnelle verticalité de quelques monuments tels que clochers ou dômes. Les tours de bureaux ou d’habitation ne me semblent pas mériter la qualification de symboles monumentaux. Notre opposition aux tours dans Paris n’est pas que d’ordre esthétique. Chères à construire, coûteuses en frais de fonctionnement et d’entretien, les tours posent des problèmes de sécurité, voire de délinquance, d’environnement et d’ombre et aussi de circulation, dans une ville non adaptée à leur intrusion. Les tours sont-elles la meilleure façon de vivre et de travailler à Paris ? Il est, pour le moins paradoxal, de proposer la construction de tours d’habitation au moment même où l’on déplore les problèmes sociaux qui y sont liés et que l’on envisage d’en détruire certaines. Paris doit demeurer une ville humaine . Nous devons tous nous mobiliser pour exiger un urbanisme humain afin que Paris soit une ville où il fasse bon vivre, bon travailler, bon se promener. Ce sera probablement notre préoccupation majeure au cours des prochaines années.

J’en viens maintenant aux espaces verts. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’en raison, notamment, de la densité de la population, les Parisiens sont particulièrement défavorisés en ce domaine. C’est pourquoi, nous sommes très vigilants devant tout projet risquant d’accentuer ce déficit.

Certes, au cours des dernières années, de nombreux espaces verts publics ont été aménagés, certains sont tout à fait remarquables (je pense à la Coulée Verte dans le XIIe arrondissement, au jardin Georges Brassens, au parc de Belleville ou aux jardins Citroën). Un projet de jardin important doit également voir le jour aux Batignolles. Par contre, nous déplorons l’état d’abandon de la plus grande partie des Tuileries.

SOS Paris s’est, de son côté, mobilisé, depuis de nombreuses années, pour recenser les espaces verts privés et les faire classer en EVIP. J’en ai parlé lors de l’Assemblée Générale de l’an dernier. Mais, aujourd’hui, une très grave menace pèse sur le Bois de Boulogne qui est l’objet de toutes les convoitises. Ce bois a déjà été grignoté par le passé (immeubles construits avant guerre sur l’emplacement des anciennes fortifications, amputation significative du parc du château Rothschild à Boulogne, tour du musée ATP). Il est à nouveau menacé. La création d’une salle omni-sports  couverte de 16 000 places (en extension de Roland Garros) au nord de la bretelle d’autoroute, non seulement créerait de multiples nuisances mais nécessiterait l’amputation de 7 hectares de verdure. Par ailleurs, Paris a posé sa candidature aux Jeux Olympiques. Nous nous en réjouissons. Trois sites sont prévus : les Batignolles pour le village olympique, la plaine Saint-Denis et le Bois de Boulogne pour les compétitions. Nous ne nous faisons pas d’illusion sur le caractère provisoire des installations sportives envisagées dans le Bois et le déboisement qui en résulterait. Ces atteintes au Bois de Boulogne sont inacceptables et imposées sans aucune concertation.

Puisqu’il est question des Jeux Olympiques, il nous faut également être vigilants en ce qui concerne les constructions projetées aux Batignolles. Un parc certes est prévu, mais là encore, il y  a peut-être menace de tours.  Il nous semble absurde que la plupart des projets liés aux Jeux Olympiques soient localisés dans le Paris intra-muros qui atteint déjà la saturation, pour de simples considérations administratives et fiscales.

Bien d’autres sujets importants nous préoccupent : les difficultés de circulation dans Paris et surtout la pollution qui en résulte et l’usage immodéré de l’automobile, le développement des transports en commun et le tramway, le problème de la prolifération des antennes pour le téléphone, le réaménagement du quartier des Halles…mais tout cela serait un peu long à détailler aujourd’hui, aussi je vous renvoie, comme tout à l’heure, à la lecture de notre bulletin dont la diffusion, je vous le rappelle, dépasse de beaucoup le cercle de nos adhérents.

Comme vous pouvez le constater, nous avons de quoi nous occuper. Je voudrais remercier, tant en mon nom personnel qu’en votre nom, les membres du bureau et nos délégués d’arrondissement. Sans eux, nous ne pourrions pas effectuer notre travail de vigilance d’intervention auprès des autorités publiques et de mobilisation de l’opinion des Parisiens.

Je voudrais également remercier nos adhérents pour leur soutien tant financier que moral. Par leur nombre, par leur motivation, par leurs conseils, suggestions et encouragements, ils participent à cette grande cause que nous défendons, l’avenir de ce Paris auquel nous sommes tant attachés.

 

Olivier de MONICAULT

 

 

 

 

 

LA VIE

DES ARRONDISSEMENTS

 

1er arrondissement

 

Les forains aux Tuileries                                                 

Le protocole d’accord signé en 1993 entre le Ministère de la Culture et les forains autorisant la tenue d’une fête foraine au cours des mois de juillet et d’août doit prendre fin en décembre prochain. Cette fête, en dépit d’une fréquentation plus que modérée, occasionne de nombreuses nuisances  pour les riverains et met en péril le site historique des Tuileries, en compromettant gravement la végétation des zones mitoyennes. Les forains, par la voie de leur Président, dont on connaît le goût pour les menaces en tout genre, ont déclaré qu’ils étaient prêts à livrer bataille pour conserver leur privilège exorbitant. Mobilisons-nous pour que le Ministère de la Culture refuse de pérenniser des installations dans un site qui n’a pas été conçu pour elles.

 

Louis-Edmond GOUPY

Réaménagement des Halles : 

Voir article en fin de ce bulletin.

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                     2e arrondissement

 

Le Sentier

Le quartier du Sentier est particulièrement concerné par la monactivité. Sur 994 établissements recensés en rez-de-chaussée, 78% sont des grossistes travaillant dans le textile et seulement six commerces alimentaires ont été dénombrés. De plus, à l’intérieur de ce quartier, vient s’ajouter une monoactivité de rue : la rue Saint-Denis et ses sex-shops. Les conflits d’usagers et les nuisances, de tous ordres, qui en découlent sont bien connues et mal vécues. Pour y remédier, la Ville de Paris entend confier à une société d’économie mixte, la SEMAEST, une mission visant à favoriser la diversification des activités commerciales et, notamment, l’implantation de commerces de proximité par le rachat des murs ou la reprise des baux. Espérons que cette initiative sera dotée de moyens à la hauteur de ses ambitions. Tant que la sacro-sainte liberté de commerce ne sera pas canalisée par une loi, ce lancinant problème risque de perdurer et même de s’étendre, comme on peut le constater dans le 3e et le 11e arrondissements.

 

Le Rex (cf bulletins N° 52 - 55 -56).

Dernière minute : M. Delanoë a fait savoir que les nouvelles règles du PLU empêcheraient toutes constructions de parkings dont les issues déboucheraient  sur des voies de moins de 8 mètres de largeur. Ce qui est le cas pour le parking projeté.

 

 

73, rue Sainte-Anne.

Un escalier en bois, à balustres tournées, existait en fond de cour d’un immeuble du XVIIe siècle, masqué par une imprimerie. Echappant à notre vigilance, il vient d’être démoli. A quand l’inventaire tant réclamé des escaliers anciens de Paris ?

 

Rue Dalayrac

Des travaux sont en cours pour l’élargissement des trottoirs, la plantation d’arbres et un éclairage nouveau rue Dalayrac et rue Marsollier. Ces deux voies qui longent l’ancien Opéra Comique, transformé en cantine pour la Banque de France, sont quasi dépourvues d’immeubles d’habitation. Ces améliorations fort coûteuses (environ 3 millions d’euros) ne profiteront qu’aux employés de la Banque de France.  N’y avait-il pas d’autres urgences pour le 2e ?

 

Louis-Edmond GOUPY

 

3 e arrondissement

Rue des Oiseaux

Le jardin de la rue des Oiseaux, dont nous avons parlé récemment, vient de trouver une nouvelle fonction puisque, à l’initiative du conseil de quartier Temple, la mairie a accepté de consacrer la moitié de cet espace à un jardin partagé. Ainsi, des habitants du 3e arrondissement pourront donner libre cours à leur envie de jardinage  en plein Paris et cette portion des « coutures » (cultures) du Temple va retrouver sa vocation première.

 

Le Carreau du Temple. Le 3e a voté

Finalement, c’est le projet « un espace pour tous » qui l’a emporté et qui prévoit de regrouper dans cette grande halle (4.000 mètres carrés au sol), des espaces pour le sport, la culture, la vie économique, sans oublier un espace de convivialité. La livraison totale n’est prévue que pour 2007- 2008, mais le chantier sera réalisé par portions : ainsi, commerçants et amateurs de sports en salle pourront continuer à utiliser leurs équipements pendant la période des travaux .

 

Robert BONNAUD

4 e arrondissement

Hôtel Dieu

Les rumeurs qui circulaient sur le devenir de l’Hôtel Dieu sont aujourd’hui devenues des menaces précises. Le Palais de Justice ayant besoin de s’agrandir souhaiterait s’implanter sur le site de l’Hôtel Dieu . La qualité de l’environnement sur le parvis de Notre Dame mérite toute notre attention.

 

Rue de Schomberg

Un désaccord oppose les habitants et les riverains du quartier de l’Arsenal à la mairie du 4è qui souhaiterait implanter un gymnase au centre de trois bâtiments d’habitation. Un espace vert conviendrait mieux à ce site, il mettrait en valeur ces façades qui mériteraient un classement à l’inventaire des Monuments Historiques. Enfin,  il satisferait les vœux des habitants de ce quartier pauvre en jardins pour les enfants.

Françoise PERRET

 

 

 

 

                                     6e arrondissement

 

Réhabilitation du théâtre de l’Odéon

La remise en valeur du théâtre de l’Odéon et sa restauration globale  seront terminées en 2006. Nous ne pouvons que souhaiter qu’elles restent un exemple d’un projet respectueux de notre histoire qui aura su s’adapter à de nouveaux besoins et de nouvelles fonctionnalités. Coût total du chantier : 30 millions d’euros.

L’ensemble des plans peut être consulté à notre local.

 

Geneviève PAULTRE

 

 

 

7è arrondissement

 

A la recherche de mécènes.

« La Pagode sauvée » titrait un petit article du Figaro du 5 Avril, et c’est vrai que le permis de construire pour la restauration de ce monument cher aux cinéphiles et aux habitants du 7e a été enfin approuvé. Outre l’aide de l’Etat, la propriétaire des lieux doit maintenant trouver le financement des travaux - le monument est classé depuis 1990 - elle aura bien besoin de la participation de la Ville et de la Région.

 

Ancien Hôpital Laënnec

Tant que les permis de construire, concernant les nouvelles constructions n’auront pas été représentés - ce qui, d’après la Cogédim est imminent - il sera difficile de se faire une idée du site dans son ensemble.

 

 

Christine FABRE

 

 

 

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9 e arrondissement

 

La place d’Anvers

La Place d’Anvers va bénéficier d’un réaménagement : plantation d’arbres supplémentaires, doublement de la surface des aires de jeux, et création d’un marché découvert. Ce changement pourra contribuer à égayer un peu l’avenue Trudaine, belle mais un peu tristounette. Six arbres c’est peu, mais ils sont les bienvenus dans le quartier sans doute le plus « minéral » de Paris.

Jan WYERS

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Un Méga-EVIP perdu à jamais ! 

Entre la rue de Clichy, le boulevard de Clichy et la rue Blanche se trouvait à la fin du XVIIIe siècle un grand parc à l’endroit qui est maintenant traversé par les rues de Bruxelles, Douai, Ballu et Vintimille et par l’impasse du Cardinal Mercier.

Il ne subsiste de cette merveille qu’une toute petite partie, délimitée par la rue Ballu, le fond du square Moncey et de l’impasse Mercier. Soyons vigilants pour que Paris ne grignote plus aucun des rares espaces verts que nous possédons encore !

 

La création de logements sociaux tourne au cauchemar pour les locataires d'un immeuble racheté par l'OPAC.

Il s'agit d'un immeuble gigantesque (143 appartements) qui se situe à l'angle des rues Victor Massé et Pigalle. Nous remercions Jérôme PERRIN et l'amicale des locataires de cet immeuble qui ont contribué à cette mise au point.

Bertrand DELANOE a engagé une nouvelle politique sociale en matière de logements. Puisque la construction de logements sociaux est coûteuse et longue à mettre en place, en raison du manque de terrains disponibles sur le territoire de la Commune, la Ville de Paris se porte acquéreur d'immeubles occupés, via des structures comme l'OPAC, et "organise" plus ou moins habilement le départ des locataires présents au moment de l'achat de l'immeuble, par une politique dissuasive et inéquitable de loyers et en n’effectuant pas les travaux qui s’imposent. L’objectif est de remplacer au plus vite les locataires actuels par les nombreux demandeurs de logements sociaux.

Cet immeuble, appelé affectueusement le "Paquebot" par les riverains, a une très belle façade Art Nouveau qui a été bien ravalée avant que l'OPAC ne le rachète en décembre 2002. En 10 ans, il y a eu une valse de propriétaires, parmi eux Giancarlo Paretti, le Crédit Lyonnais et le CDR. Sans entretien depuis de nombreuses années, l'immeuble est délabré à l'intérieur. Les conduites, les chaufferies et les ascenseurs sont en piteux état. L’OPAC s’est contenté de remplacer des pans de vitraux Art Nouveau endommagés par du verre "bosselé", type salle de bains. Des arbres très anciens ont été coupés pendant le week-end de Pâques 2003 dans une cour intérieure (qui malheureusement n'était pas sur la liste officielle des EVIP), jouxtant l’hôtel particulier de Victor Hugo et Juliette Drouet.  L’OPAC ne replantera pas, car l’office mijote un projet de crèche qui transformera ce havre de paix en  cour de récréation. Comment demander aux nouveaux locataires de prendre soin de ce lieu alors que son nouveau propriétaire le respecte si peu ?

 L'amicale des locataires se démène depuis plusieurs mois. Elle a interpellé le maire du 9e, Jacques Bravo, qui, après avoir promis qu ‘il « ne laisserait personne sur le carreau », et qu’il « lisserait » les loyers les plus élevés, se contente de régler, de gré à gré, quelques cas parmi les plus menacés par l’OPAC. Mais il n’est évidemment pas question de revoir cette politique inadmissible d’éviction des classes moyennes. Pour deux appartements identiques, les loyers pourront varier de 1 à 7 : de 4,72 euros à 30 euros le mètre carré et ce avec des prestations qui ne cessent de se dégrader ! A terme, les nouveaux entrants pourront, à revenus égaux, payer trois fois moins que les locataires actuels. Nous demandons à nos délégués de guetter des situations similaires dans leurs quartiers et de nous les signaler.

 

Jan WYERS

 

 

 

 

13 e arrondissement

Mort d’un lieu de mémoire

L’annonce brutale de la fermeture définitive du cinéma Gaumont Rodin, situé au 73 avenue des Gobelins, et le projet de mise en vente du bâtiment par son propriétaire a provoqué un tollé général et la création d’une association, « l’appel de Rodin », qui a recueilli une pétition de 5000 signatures, parmi les habitants et en particulier les habitués de cette salle qui passait des films étrangers en version originale.

Odile STASSINET

 

 

16earrondissement

Le Bois de Boulogne en danger

Le Rapport Moral détaille les graves menaces qui pèsent actuellement sur l’intégrité du Bois de Boulogne.

Nous suivons ce dossier de très près et nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la situation.

 

 

 

 

Martine Le Mouel

 

 

 

 

 

 

18earrondissement

Que fera-t-on de l’hôtel Mathagon ?

Ce bâtiment du XVIIIe siècle situé 75 rue Marcadet attend une restauration depuis qu’il a été acquis par la Ville de Paris en 1995.

1,3,5 Passage Ruelle.

Une même question se pose pour les très beaux bâtiments situés 1,3,5, passage Ruelle. Le permis de construire, pour en faire un hôtel de tourisme, avait été accordé en 1993, mais depuis de nombreuses années, le chantier est laissé à l’abandon. Ceci avait conduit  la municipalité du 18e à mettre le propriétaire en demeure de rouvrir le chantier sous peine d’expropriation. Depuis, est apparue à l’ordre du jour du conseil d’arrondissement du 16 février 2004, une déclaration d’état d’abandon manifeste de la parcelle. Vers quoi cela va-t-il mener ?

Jeanne ROUX

 

 

19earrondissement

RESTRUCTURATION DU BASSIN DE LA VILLETTE

La structure métallique de l'ancien entrepôt du Quai de Loire qui abritait l'école nautique a été détruite. Elle va être remplacée par un cinéma MK2 de 7 salles qui sera le frère jumeau d'un autre MK2 existant déjà sur la rive ouest, juste en face. Le bâtiment en briques des anciens Magasins Généraux à l'autre bout du bassin, au 41bis Quai de Loire, accueille déjà la base nautique de la Ville de Paris. Ses étages supérieurs seront transformés en ateliers d'artistes et logements d'étudiants  En face, se dresse maintenant une gigantesque  et vilaine  tente rouge abritant une exposition temporaire. La ville cherche un projet viable et pas trop coûteux pour la remplacer. La rotonde de la Villette n'a pas encore trouvé non plus sa destination finale.

Jan WYERS

 

 

REAMENAGEMENT DES HALLES

 

Un beau projet de Jean NOUVEL pour les Halles

Que dire, en bref, de ces quatre projets ?

1)   Le projet de Rem Koolhass.

 Celui du talentueux architecte hollandais surprend : 22 pyramides de verre coloré de 25 à 37 mètres de haut (flacons de parfum pour les uns, derrick de forage  pétrolier pour les autres), s’élèvent sur toute la surface couverte actuellement par le jardin et le forum. Certaines tours n’abritent qu’un arbre géant, d’autres sont conçues pour y loger des bureaux, des boutiques ou des restaurants. Chacune permet d’accéder à un niveau différent au centre du sous-sol. Ce projet est beau en soi, mais il ne s’adapte, en aucune façon, à son environnement historique.

2)   Le projet de Winy Mass (autre architecte hollandais).

Il se caractérise par la pose d’un immense plancher de verre sur 40% de la superficie du jardin actuel. Le reste du jardin est surélevé et découpé en zones thématiques : bois, pelouse, jeux de boule, labyrinthe. L’inconvénient de ce projet est qu’il transforme les rues avoisinantes : Berger, Rambuteau, Lescot, Coquillière, en corridors sans perspective sur le jardin et Saint-Eustache. La plupart des riverains n’en veulent à aucun prix.

3)   Le projet  de David Mangin.

Contrairement aux bruits qui circulaient, le projet Mangin ne prévoit pas de tours. En revanche, il recouvre le forum d’un immense carré de verre et de cuivre, de 9 mètres de haut, de la taille de la place des Vosges. Des jardins longent la rue Berger, des pelouses sont créées devant Saint-Eustache. La Bourse du Commerce accueille, entre autres, un centre de design et de mode et un restaurant panoramique. Une allée centrale (30 mètres de large),  tracée au milieu du jardin, permet de se rendre de la Bourse du Commerce au nouveau Forum. Ce projet ( le plus facile à réaliser) est de nature à enlaidir le centre de Paris : toit carapace plat et disgracieux,  jardin ouvert à tous vents, environnement de Saint-Eustache médiocre. Il ne représente aucun progrès par rapport aux aménagements existants.

4)   Le projet de Jean Nouvel.

C’est, à l’évidence, ce projet qui doit réunir nos suffrages : jardin central de 400 mètres de long et 270 mètres de large donnant, d’un coté, sur la Bourse du Commerce transformée en hôtel et, de l’autre, sur un immense carreau des Halles « grande place couverte parisienne » de 27 mètres de haut, communiquant avec le Forum souterrain, surmonté d’un toit jardin doté d’une piscine en plein air. L’édification de nouveaux immeubles dans l’environnement de Saint-Eustache, abritant un conservatoire de musique, le pavillon des arts, une pépinière d’entreprises, un poste de police, une bibliothèque, crée de nouvelles perspectives et met en valeur l’admirable  église. Un marché alimentaire est prévu sur le parvis. De nouveaux bâtiments créés le long de la rue Berger, surmontés de toits terrasses, abritent bureaux et commerces supplémentaires. Deux reproches : trop de bureaux et de commerces et pas assez de logements et d’ateliers pour les artistes ou les artisans, hauteur exagérée des bâtiments par rapport au quartier. Le projet Nouvel est le plus beau des quatre projets, celui qui marquerait pour plus de 25 ans (âge des réalisations actuelles) le cœur de Paris. Il est hautement souhaitable qu’il soit choisi par le Maire.

Christian MERIC

 

 

 

 

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