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Bulletin 59 de SOS PARIS

Sommaire
Editorial
Au fil des quartiers, du 1er au 9e
Du 10e au 20e arrondissement
Livres
SOS BOIS DE BOULOGNE
Expositions
Bas de la page

EDITORIAL

par Olivier de MONICAULT.

Dans notre précédent bulletin, j'avais évoqué le questionnaire lancé par la Mairie de Paris relatif à l'élaboration du PLU intitulé "Construire avec vous l’avenir de Paris, donnez votre avis". J’avais déploré le caractère parfois trop orienté de certaines questions et souligné qu'en aucun cas il ne faudrait considérer les résultats comme la réponse à un référendum. Les résultats de cette consultation ont été maintenant rendus publics et, sous réserve des remarques précédentes, nous livrent des observations tout à fait intéressantes sur l'opinion des Parisiens.
Saluons tout d'abord le nombre très élevé des réponses: sur 800 000 questionnaires diffusés, 121 000 ont été renvoyés, ce qui est absolument remarquable et témoigne de l'intérêt que les Parisiens éprouvent pour l'avenir de leur ville. Je ne commenterai pas les questions, par trop orientées, dont la réponse allait de soi et qui ont obtenu des réponses positives quasi unanimes: bien sûr, tout le monde souhaite le développement des économies d'énergie, l'utilisation de matériaux de qua- lité dans la construction, plus d'espaces verts et d'arbres, de meilleurs transports en commun, une circulation des piétons facilitée, le maintien des commerces de proximité, un accroissement des services publics (crèches, écoles, équipements de santé) etc.
Il est intéressant de souligner que le très fort attachement des Parisiens au maintien du patrimoine ne porte pas seulement surles édifices les plus anciens (93 %) mais concerne pareillement les petites constructions pittoresques (93 %) et les immeubles haussmanniens (88 %) et à un moindre degré l'architecture originale du XXe siècle ainsi que le patrimoine industriel. Ces réponses traduisent une incontestable évolution de l'opinion et apportent un encouragement à notre action.
Les Parisiens, malgré l'ambiguïté de la question, ont refusé à 62 % tout retour à la construction de tours à titre exceptionnel même si on nous les pro- met de grande qualité architecturale (sic) et implantées hors du rentre historique de Paris. Nous avons exprimé, à diverses reprises, notre très grande inquiétude à œ sujet et espérons que la Mairie de Paris tiendra compte de cet avis. Il est clair que les Parisiens ne veulent pas de tours. Le manque de terrains constructibles dans le Paris intra-muros ne saurait, en aucun cas; justifier un retour aux catastrophiques errements des années 1970. Plus ambiguë est la réponse à la question sur la circulation. 82 % des Parisiens approuvent le principe d'une limitation de la circulation automobile parallèlement à un développement des transports en commun (nous avons été surpris de voir les couloirs d'autobus plébiscités !) mais cela ne veut pas dire, pour autant, que ceux qui utilisent leur voiture en ville soient prêts à y renoncer. Leur attachement au maintien de l'obligation de construction de parkings dans les immeubles de bureaux et d'habitation en est la preuve.
Une autre question, relie de la mixité sociale, c'est-à- dire du mélange des classes au sein d'un même quartier, ne fait pas l'unanimité. Alors que dans le Paris antérieur au XIXe siècle la mixité s'exerçait au sein même de chaque immeuble avec une hiérarchie sociale selon les étages, depuis deux siècles, une déplorable différenciation sociale s'est créée selon les arrondissements (disons pour simplifier entre l'est et l'ouest). La majorité des logements sociaux étant implantés à l'est, la Mairie de Paris souhaite imposer 25 % de logements sociaux dans les programmes neufs des arrondissements du centre et de l'ouest; cette décision est loin de recevoir le plein assentiment des arrondissements concernés. L'opinion des Parisiens telle qu'elle s'est exprimée à l'occasion de cette consultation coïncide avec les idées que nous défendons depuis des années, aussi sommes-nous heureux de constater que nous ne prêchons pas totalement dans le désert.

 

 

AU FIL DES QUARTIERS
la vie des arrondissements

1er arrondissement

VOL A SAINT-ROCH
Les vols se multiplient depuis quelque temps dans les églises de Paris. Un célèbre tableau de Vien, un des initiateurs du Néo-Classicisme, vient d'être volé à Saint -Roch. On se demande qui peuvent être les commanditaires du vol de ce genre d'œuvres répertoriées et, à priori, invendables.

RUE DES PYRAMIDES
On élargit les trottoirs déjà fort larges dans une rue peu fréquentée par les piétons; en revanche, l'interdiction des cars (notamment Cityrama) qui avait permis de "fluidifier" la circulation semble avoir été abrogée. Diminuer le trafic automobile, soit, mais pas au prix de mesures qui semblent défierle bon sens. Nul doute que ces trottoirs élargis seront plus empruntés par les deux roues motorisées que par les piétons.

LES TUILERIES
Les abords du souterrain à l'emplacement des Tuileries, côté rue de Rivoli, sont depuis une dizaine d'années dans un état pouilleux. Le jardin, dessiné par Witz, prend le même aspect et abrite de surcroît des ébats nocturnes non programmés. Restaurer le Louvre, bien, mais pourquoi au prix du sabotage de ses abords? L'EPGL, qui a repris les rênes des Tuileries, paraît d'ailleurs beaucoup plus préoccupé de la rentabilité de la Terrasse des Feuillants. A la nuit tombée, qui passe au large voit scintiller de mille lampadaires la Place de la Concorde. De part et d'autre de la rue Royale, deux grands palais dus à Gabriel sont plongés dans l'obscurité sauf, à l'extrême gauche, la partie de la façade appartenant à l'hôtel Crillon. Là est la faute de goût qu'il serait facile de réparer en se mettant d'accord avec l'Automobile Club et avec le Ministère de la Marine pour une illumination continue d'un bout à l'autre de la façade.

Louis-Edmond GOUPY

2eme arrondissement

RAVALEMENT EN TROMPE L'ŒIL
Nous avions déjà vu cela à Venise, où pendant les travaux de rénovation tout le Palais des Doges était couvert de voiles translucides peints en trompe- l'œil : Paris s'y met aussi. Bravo aux propriétaires de cet immeuble au coin de l'avenue de l'Opéra et de la rue du 4 Septembre, qui ont fait ce qu'il fallait pour épargner à nos yeux une dégradation, même temporaire, du paysage architectural de notre belle place de l'Opéra!

Jan Wyers

RENOVATION
La façade donnant sur la rue La Feuillade de l'immeuble du CIC est moche, certes. Etait-ce une raison pour avoir refait des combles encore plus moches qu'avant? Belle introduction à la place des Victoires !

HÔTELS PARTICULIERS
Nous souhaitons attirer l'attention de l’ABF compétent sur deux beaux hôtels, l'hôtel de Nevers, au coin de la rue Colbert et de la rue de Richelieu et l'hôtel Dodun, 21 rue de Richelieu. Les occupants de ces hôtels qui semblent appartenir à l'Administration (la Bibliothèque Nationale pour le premier, les P1T pour le second?) semblent s'en désintéresser complètement.
L'état de crasse et de délabrement des façades ne peut qu'aviver les inquiétudes quant au sort des éléments intérieurs classés (le salon de la marquise de Lausun à l'hôtel de Nevers, la cage d'escalier de l'hôtel Dodun).

Louis-Edmond GOUPY

3eme arrondissement

LA RUE DE BRETAGNE SE MET AU VERT
Trottoirs élargis, circulation réduite, lampadaires de style, plantation d'arbres, depuis quelques mois, la rue de Bretagne subit un véritable "lifting" qui devrait réjouir les chalands fréquentant ses commerces ainsi que le marché des Enfants Rouges. Ces travaux sont liés à l'aménagement du nord-est de l'arrondissement dont le fleuron sera, bien évidemment, la rénovation du carreau du Temple. Une réduction de la place de la voiture, dans tout le périmètre est envisagée.

Robert Bonnaud

5eme arrondissement

COLLEGE DES BERNARDINS
On peut concevoir les plus grandes craintes sur la remise en état du collège des Bernardins, rue de Poissy. Il ne semble pas que l'opération soit conduite avec le respect méticuleux que mérite le plus ancien témoignage du Moyen-Age subsistant à Paris. Affaire à suivre... d'autant plus qu'elle est entourée du plus grand secret.

Louis-Edmond GOUPY

7eme arrondissement

SOUS SECTEUR NOIRMOUTIER : DU NOUVEAU !
Le terrain se présente sous la forme d'un "L" qui entoure sur deux côtés (est et sud) l'hôtel de Noirmoutier, résidence privée du Préfet de la Région Ile-de-France. L'entrée principale est au 140 rue de Grenelle, un autre accès est situé 26 rue de Bourgogne. L'ensemble immobilier qui s'y trouve abritait diverses activités de l'I.G.N. Vendu à un promoteur, cet ensemble est passé de mains en mains et tous les projets d'aménagement ont été refusés. Dans cet environnement sensible on pourrait craindre le pire, et surtout la démolition de ces charmantes constructions dont la plupart ne comporte qu'un seul étage. Un nouveau projet proposé par les derniers propriétaires (Finarest SA, Luxembourg et RDG Holding LLC Delaware, U.SA) semble, cette fois-ci, en passe d'aboutir et nous nous réjouissons de savoir que ces bâtiments seront réhabilités et destinés à un habitat de grand prestige. Le projet comporte également quelques nouvelles constructions et la création d'un jardin en prolongation de celui du préfet. Nous suivons ce dossier avec la plus grande attention.

CENTRE CULTUREL DE LA CHINE
Le permis de construire est toujours en cours d'instruction, il m'a donc été impossible, à œ jour, d'obtenir des informations à ce sujet.

LAENNEC
La situation semble bloquée entre la Cogedim, la Mairie de Paris et la Mairie du VIIe. Objet du litige: le fameux centre de gérontologie souhaité depuis tant d'années par les élus et les habitants du VIIe.

Christine FABRE

9eme arrondissement

HOTEL DE MERCY-ARGENTEAU
Cet hôtel, situé au 16 Boulevard Montmartre et construit en 1778 par Firmin Perlin, a été la résidence du comte de Mercy- Argenteau, ambassadeur du Saint Empire à Paris, entre 1783 et 1790. Il a depuis été surélevé d'un vrai étage et de deux étages de combles. Il conserve un bel escalier, deux salons à décor néoclassique avec des colonnes corinthiennes, et une salle à manger décorée par Charles Garnier datant de 1890. Cet hôtel fut le siège du Grand Cercle, dit aussi des Ganaches, et de l'Ancien Cercle, lieu de rencontre sous le Second Empire des meilleurs joueurs de whist de Paris.
Récemment la pizzeria Nando qui se trouvait au rez-de-chaussée a été fermée. L’école supérieure de la mode qui y était logée, est en train de déménager au 10-12 Rue de La Rochefoucauld, dans un bel immeuble en rénovation, classé ISMH lui aussi, juste à côté du Musée Gustave Moreau. L’hôtel de Mercy-Argenteau va donc être vide.
L’espace libéré par la pizzeria a été muré avec des briques fort disgracieuses, couvertes par des affiches diverses. Nous n'avons pas réussi à savoir quels sont les plans pour ce bel ensemble. Notre enquête auprès de l'ABF est restée sans réponse, mais nous avons quand même trouvé le propriétaire, une société immobilière qui nous assure qu'une fois libéré de tous ses locataires, (dont certains ont des appartements loi 1948 !) l'immeuble va être restauré dans les règles de l'art et trouvera une nouvelle destination. Compte tenu des bons contacts qu'elle a avec notre ABF pour plusieurs autres dossiers, nous voilà en partie rassurés, mais nous suivrons l'affaire de près.

Jan Wyers

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10eme arrondissement

ANCIEN COUVENT DES RECOLLETS
Le Couvent Royal de l'Annonciation des Récollets a été créé en 1604 à l'initiative de Marie de Médicis pour les moines capucins de l'ordre de Saint François. Situé au-delà des limites de la ville, cet ensemble a été rattaché à Paris par l'enceinte des Fermiers Généraux en 1785. Réquisitionné pendant la Révolution, il devient caserne de grenadiers, filature de tissus et ensuite "Hospice des Incurables". En 1860 Napoléon III décide d'en faire un hôpital des armées sous le nom d'hôpital militaire Villemin.

En 1926, la construction de l'avenue de Verdun, devenue rue du Faubourg Saint-Martin, amène à détruire une partie du cloître. Les terrains ont été cédés à la Compagnie des Chemins de Fer lors de l'extension de la gare de l'Est. En 1968 l'hôpital ferme ses portes et les terrains sont trans- formés en jardin public donnant sur le canal Saint Martin, aujourd'hui le jardin Villemin. Le bâtiment a ensuite abrité depuis 1973 une unité pédagogique d'architecture puis a été squatté dans les années 90 par un collectif d'artistes "les Anges des Récollets" qui a laissé sur place de nombreuses œuvres et fresques dont une partie est conservée aujourd'hui.

Après un incendie en 1992 les lieux ont été fermés et confiés quelques années plus tard à la Régie Immobilière de la Ville de Paris. Celle-ci a engagé d'importants travaux de réhabilitation, qui ne semblent toute- fois pas terminés pour ce qui concerne les intérieurs, notamment la cage d'escalier.

En 2002, la Maison de l'Architecture y a installé ses locaux.
Aujourd'hui l'ancienne chapelle accueille des concerts, et le reste du complexe abrite les bureaux de l'Ordre des architectes et un centre culturel d'échanges et de réunions.

Jan wyers

13 eme arrondissement

MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
Dans le n°55 de notre bulletin, nous avions, semble-t-il, tout fait pour attirer l'attention de nos lecteurs sur l'originalité et la valeur patrimoniale autant qu'historique de la dernière œuvre parisienne d'Eugène Freyssinet A la suite de cet article, nous avons mis en place un "Comité de Défense pour la Conservation de la Halle Freyssinet" qui a recueilli près de deux cents signataires et non des moindres (architectes, historiens, habitants du XIIIe et autres Français).
Dans ces conditions, vous com. prendrez que le choix de l'équipe GANGNET, par le jury du 22 octobre dernier est inacceptable: c'est un vrai massacre du bâtiment, alors que parmi les huit équipes sélectionnées par le jury, cinq d'entre elles gardaient cette halle dans sa totalité sans réduire pour autant la constructibilité du secteur!
Composée de trois nefs, l'une d'elles est carrément amputée sur toute sa longueur, la seconde est également amputée de quinze travées sur trente, pour y insérer des immeubles mixtes (logements et activités) de huit étages chacun, quant à la grande nef centrale, elle serait conservée sans sa grande verrière, œ qui nous paraît le plus sûr moyen d'accélérer sa dégradation!
Pourquoi un tel acharnement à détruire la dernière œuvre d'un ingénieur universellement connu pour son inventivité ?

Odile Stassinet

 

17eme arrondissement

EVOLUTION ESTIVALE DE L'AMENAGEMENT DES TERRAINS CARDINET
Au lendemain des jeux d'Athènes, Philippe Baudillon, responsable de la candidature parisienne, a plaidé la cause de Paris auprès du CIO. Le choix final ne sera connu qu'en juillet 2005.
Sur les 40 hectares indispensables pour l'aménagement du site olympique, 5,5 hectares sont acquis à ce jour et affectés au futur grand parc souhaité de 10 hectares.
Le dossier de candidature doit être remis avant le 15 novembre, avant que la commission d'évaluation du CIO ne vienne visiter Paris en mars 2005. Dans cette perspective l'architecte François Grether a prévu d'organiser le site olympique dans la partie la plus dense de toute l'agglomération parisienne.
Au cours de la première réunion de concertation du mois de juin, il a été fait remarquer que la surface prévue pour ce site de 40 hectares représente un espace relative- ment petit et que les premiers résultats de la compétition organisée par le Comité Olympique donnaient la priorité à la candidature de Madrid dont le projet de village olympique est plus étendu. A cela l'architecte a répondu que les distances de circulation plus courtes à Paris représentent un avantage.

Dans une perspective favorable d'attribution des JO à Paris, le planning des aménagements se présente ainsi: Janvier 2005 : "installation du signal olympique" et d'un belvédère aux Batignolles. Au cours du 1er' semestre les installations existantes devront être démolies à l'exception du pavillon Cardinet dont la charpente métallique est considérée comme intéressante par l'architecte François Grether.
D'avril 2005 à avril 2006 est prévu l'élargissement de la rue Cardinet avec parking souterrain. Si la candidature de Paris est retenue, le réaménagement de l'avenue de Clichy s'inscrit dans le programme. Dès l'année prochaine, la Mairie de Paris envisage de construire un groupe scolaire et un foyer d'étudiants rue Cardinet.
Les programmes lourds de logistique urbaine seront situés le long du périphérique et du réseau ferré. Les logements seront répartis autour du parc, qui pourra être utilisé par les athlètes pendant les jeux. Il reste à clarifier la situation de l'hôtel Ibis et de l'impasse Chalabre qui devient une des entrées du parc. La partie paysagées est confiée à Jacqueline Osty. Cette dernière insiste sur l'idée que les futurs logements donneront sur le parc à l'instar de ce qui existe au parc Monceau. (Cependant la différence est de taille puisque là les immeubles auront pour la plupart 9 étages).
La couverture des voies ferrées demeure un problème technique complexe surtout pour la partie nord. Or, cette couverture est une priorité pour le CIO en ce qui concerne la sécurité du site. De son côté, la SNCF projette de réaliser une gare de fret au cas où la candidature des jeux serait rejetée, ce qui modifierait considérablement l'urbanisme futur du quartier.
Conclusion: le fabuleux destin des Batignolles ne se dessine encore qu'en pointillé.

Monique Amy

 

18eme arrondissement

NOUVELLESINQUIETUDES POUR MONTMARTRE.
Que vont devenir les règles de protection du site de Montmartre? Le POS spécifique à Montmartre protégeait le site, qu'en sera-t-il dans le futur plan local d'urbanisme (PLU)?
Rappelons que ce PLU fixera quartier par quartier et rue par rue les règles applicables en matière d'urbanisme pour les vingt prochaines années! Une enquête publique prévue au printemps 2005 devrait permettre aux habitants) de s'exprimer. Espérons qu'ils se mobiliseront. D'inquiétantes demandes de. permis de construire ont été déposées, au 17 place Saint Pierre pour construire un immeuble de six étages à la place de ce que l'on appelle une "dent creuse", une petite maison d'un étage. Inquiétude également sur le bâtiment, 4 rue Joseph de Maistre et 35/37 rue Lepic, juste après le virage de la rue Lepic et à côté de la petite maison peinte par Van Gogh, où des travaux ont été entrepris cette année. Impasse Marie Blanche, nous nous étions précédemment préoccupés d'un projet de construction qui comportait deux étages de parking en sous- sol à la place d'un ancien atelier d'un étage. A nouveau, une demande de permis de démolir et de construire a été déposée en juillet 2004 concernant le même emplacement. Il s'agit d'un immeuble de trois étages avec, bien entendu, parkings en sous- sol. Il ne faut pas oublier qu'il existe, au fond de l'impasse, un surprenant château médiéval du XIXe (classé ?). Le maire du XVIIe obligatoirement consulté a donné un avis défavorable.

DES ESPACES VERTS PETITS ET GRANDS
A la Moscova, dans un quartier dont la rénovation nous avait mobilisés, un nouveau square dû aux architectes paysagistes Florenœ Robert et Frédéric Bœuf a été inauguré le 25 septembre 2004. L'érable, seul vestige de l'ancien quartier, est encore là, témoin muet des transformations.
J'aimerais citer en exemple le petit jardinet créé en juin devant l'hôtel Mathagon (bâtisse du XVIIIe) et toujours fleuri depuis, grâce à un astucieux mélange de plantations. Ce charmant coin de verdure a obtenu le deuxième prix de décorations florales 2004 et fait la joie des riverains. De nombreuses friches, même de faible superficie, devraient ainsi être végétalisées pour amener un peu plus de verdure dans le paysage urbain. Nous espérons également beaucoup de la réhabilitation du square Léon avec prolongation autour de l'église Saint-Bernard. Là aussi, une végétalisation sera la bienvenue pour améliorer le cadre de vie des habitants de ce quartier.

Jeanne Roux

UN COULOIR PARTICULIER
Au 43 bis de la rue Damrémont, entrez sous le porche qui ne paie pas de mine, allumez la lumière, et une surprise vous attend : un couloir qui menait autrefois à un établissement de bains-douches fermé dans les années 60 est entièrement décoré par des carreaux de Francisque Poulbot (1879-1946). Cet artiste montmartrois fut le premier vice-président de la République de Montmartre en 1921. Nous le connaissons surtout pour les dessins, affiches, couvertures de livres et cartes postales, de petits "titis" de Montmartre, d'ailleurs appelés les poulbots. Il a fondé un dispensaire pour les aider.
Cet ensemble de carreaux peints est unique et vaut bien un petit détour. Au fond du couloir vous découvrirez en prime deux jolis grands tableaux de carreaux (d'un artiste anonyme) représentant des paysages avec des oiseaux.

Jan Wyers et Jeanne Roux

19eme arrondissement

LE 104 RUE D'AUBERVILLIERS
Le bâtiment des anciennes pompes funèbres municipales, situé entre le 104 rue d'Aubervilliers et le 5 rue Curial sur une parcelle de près de 25 000 mètres carrés (dont 11 000 de surface utile) doit être transformé en un lieu de création artistique de dimension internationale. Ce site permettra de mettre à la disposition des artistes, pour une durée déterminée des espaces de travail adaptés à leur besoin, dans les domaines les plus divers (peinture, sculpture, théâtre, danse, costumes, décors...) Le début des travaux est prévu en janvier 2005 pour une ouverture fin 2006.

Monique Dior

20eme arrondissement

LE CIMETIERE DU PERE LACHAISE
A l'occasion de la Toussaint, l'allée centrale, face à l'entrée principale, était magnifique- ment fleurie mais, malheureusement, l'envers ne vaut pas l'endroit. Donc, parlons de l'entretien et de la surveillance du cimetière, ces tâches incombant au service des parcs et jardins de la Ville de Paris. Nous avons vu récemment à la télévision Monsieur Contassot, Adjoint au Maire de Paris, intervenir devant les caméras au sujet du fameux gisant du journaliste Victor Noir. Monsieur Contassot semblant se préoccuper de la conservation des monuments célèbres du cimetière, nous lui demandons de se pencher sur les points suivants qui deviennent de plus en plus inquiétants pour les usagers et les visiteurs de la nécropole:

- Entretien des allées à l'intérieur des divisions. Certaines sont pleines de trous et dangereuses pour les personnes âgées, entre autres.
- Nettoyage et enlèvement des feuilles mortes avant le mois de juin suivant leur chute (et encore pas partout).
- Abandon quasi-total de certaines divisions dans la partie dite romantique du cimetière au point que certaines familles refusent d'y inhumer leur défunt. Ces divisions sont pourtant classées et, sous la surveillance de l'Architecte des Bâtiments de France qui ne manque pas, par ailleurs, d'imposer aux familles ses dictats, sans concertation, au sujet des sépultures.
- Lutte contre le vol. Les portes de chapelle, les autels, les vitraux, les statues, les vases en pierre, en marbre, en métal, quels que soient leur taille et leur poids et qui ne peuvent sortir du cimetière que dans des véhicules d'une certaine taille disparaissent dans l'indifférence totale des responsables qui disent ne rien pouvoir y faire... Le cimetière semble être la source d'un trafic qu'il serait nécessaire d'arrêter si nous voulons lui conserver un peu de sa dignité.
- fermer les portes des chapelles, souvent ouvertes soit par malveillance (voir ci-dessus) soit par vétusté, ne nous semble pas porter atteinte à la propriété privée (motif invoqué par le personnel) mais au contraire la respecter en plus du respect dû aux défunts qui y reposent.

Puisque tout est maintenant fonction de la rentabilité économique, rappelons que le Père Lachaise, lieu de mémoire, est aussi un site majeur du patrimoine culturel parisien, accueillant chaque année plus de deux millions de visiteurs venus du monde entier et j'ai honte pour notre ville lorsque j'entends leurs propos et leur déception. Alors que Paris postule avec vigueur pour obtenir les Jeux Olympiques (ce que nous souhaitons aussi) et prévoit des budgets fort conséquents à cet effet, nos édiles devraient se pencher sur la protection du Père Lachaise dont le coût est relativement infime puisqu'il se limite à une surveillance active et permanente et à l'entretien de base, sous la houlette agissante de la Conservation du cimetière.

Guy Leseve

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L'année 2004 touche à sa fin et certains de nos adhérents ont oublié de renouveler leru cotisation. SOS PARIS défend une cause à laquelle vous êtes attachés.
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SOS BOIS DE BOULOGNE

Nous avons évoqué, à diverses reprises, dans nos précédents bulletins, nos graves inquiétudes concerant le Bois de Boulogne.
Est-il besoin de rappeler que Paris est une ville particulièrement mal lotie en espaces verts et que les Parisiens disposent d'un nombre de mètres carrés de verdure par habitant très inférieur à celui de beaucoup d'autres grandes métropoles . Les "poumons" des Bois de Boulogne et de Vincennes sont vitaux.
Déjà par le passé, le Bois de Boulogne a été amputé et grignoté: rappelons le lotissement du quartier des Princes, l'emprise de la bretelle d'autoroute et de l'hôpital Ambroise Paré sur une partie du parc du château Rothschild, les constructions sur les anciennes fortifications, la tour du musée des Arts et Traditions Populaires, les multiples extensions de Roland Garros" ...Morceau par morceau, le Bois de Boulogne a été grignoté et on nous promettait à chaque fois que c'était la dernière, Envahi par les voitures, le Bois a connu une ultime épreuve, la tempête du 26 décembre 1999.
Aujourd'hui, à l'occasion du dossier des Jeux Olympiques, de nouvelles menaces se font jour avec l'implantation d'installations sportives dans le Bois, Certaines auraient un caractère provisoire, d'autres, c'est plus grave, sont définitive;s, puisque la Fédération Française de Tennis en profite pour exiger la construction d'un stade couvert en béton de 15 000 places, "le Dôme". Cette salle qui serait utilisée pour certaines épreuves des jeux Olympiques serait ensuite mise à la disposition de la Fédération Française de Tennis qui n'en n'ayant pas l'emploi à l'année et soucieuse de la rentabiliser y logerait de multiples activités sportives et culturelles, Bien entendu, rien n'est prévu pour le parking des spectateurs dont les voitures, à chaque manifestation, envahiraient les allées du Bois ou les rues du voisinage, (Les voisins du Parc des Princes connaissent ce genre de désagréments).

Mais, notre propos n'est pas de nous étendre sur les nuisances qui en résultent pour les voisins ou les dissensions au sein de la FFT dont certains membres contestent vivement l'intérêt de l'investissement. Nous nous en tenons au point essentiel, l'atteinte à l'intégralité du Bois de Boulogne.
Devant la levée de boucliers qui a suivi la publication des premiers projets (amputation de 7 hectares pour Roland Garros), les plans ont été revus à la baisse et nous avons été inondés de belles paroles et de promesses qui n'engagent que ceux qui ont la naïveté d'y croire. Le dossier de candidature de Paris aux JO de 2012 a été transmis au CIO le 10 novembre, le Conseil de Paris ayant voté le 10 octobre le budget nécessaire à l'organisation de cet événement. Ce budget inclut les dépenses pharaoniques de la construction du "Dôme" qui amputerait le Bois de deux hectares d'espaces boisés, (situés à proximité de l'hippodrome d'Auteuil au nord de la bretelle d'autoroute).
Pour faire passer la pilule, le Maire de Paris nous promet des "compensations" : régénérer les plantations (il était temps !), dégoudronner la route entre les deux lacs, élargir certaines pelouses, couvrir une partie du périphérique... nous ne pouvons que souscrire favorablement à ces propositions qui auraient dû être concrétisées depuis longtemps et dont nous sommes heureux que l'Hôtel de Ville nous fasse l'annonce. La Mairie propose également de libérer, en partie, le Tir aux Pigeons et le Tir à l'Arc, en d'autres termes, on déshabillerait l'un pour habiller l'autre.
Ce ne sont que des compensations bien modestes par rapport aux nuisances générées par "le Dôme" et les nouvelles atteintes qui résulteraient du réaménagement de l'échangeur A13, du périphérique et des accès à Roland Garros. Il nous paraît impensable d'accepter ce projet en l'état. Alors que toutes les grandes villes du monde qui organisent un tournoi du grand chlem ont implanté leurs installations sportives très loin du centre ville, ce projet onéreux pour les Parisiens et la Région Île-de-France massacrerait une partie du Bois de Boulogne.

Par ailleurs, notre vigilance s'exerce face à d'autres menaces éventuelles: "des installations provisoires" doivent être réalisées dans d'autres parties du Bois pour loger certaines compétitions. Nous aimerions avoir plus de renseignements sur les dégâts qui en résulteraient et sur la façon dont le Bois sera remis en état. Il est évident que l'on ne saurait admettre l'abattage d'arbres en pleine maturité avec, pour compensation, la plantation ultérieure de petits sujets.
Que notre position ne soit pas déformée. A SOS PARIS, nous avons toujours le souci que Paris soit une ville vivante; abriter les Jeux Olympiques ne serait pas surtout pour Paris une manifestation de prestige, mais un événement concernant tous les Parisiens. Nous savons que les contraintes de sécurité et de transport nécessitent un certain regroupement des installations, mais cela ne saurait, en aucun cas, justifier l'atteinte à nos espaces verts, le Bois de Boulogne est un lieu intangible que nous devons léguer aux générations futures. De grâce, Messieurs de l'Hôtel de Ville, revoyez votre copie.

Martine Le Mouël et Olivier de Monicault

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CARNET

SIMONE GUILLEMINAULT


Une des plus anciennes militantes et administrateurs de SOS PARIS nous a quittés. En rasion de son état de santé, elle avait dû, ces dernières années réduires ses activités. Sa carrière de fonctionnaire à la l'Hôtel de Ville de Paris l'avait mise ne relation étroite avec la Direction de l'Urbanisme et elle nous faisait bénéficier de sa compétence quad il s'agissait de s'y retrouver parmi les textes législatifs et réglementaires. Son érudition en matière administrative était sans borne. N'oublions pas qu'elle est à l'origine, notamment,du recensement des fameux EVIP (espaces verts intérieurs protégés) et des ensembles homogènes. Elle avait également entrepris le recensement des immeubles de la première partie du XIXe siècle que son état de santé ne lui a pas permis d'achever. Elle avait du caractère et savait exprimer des opinions bien tranchées, mais sa loyauté et son dévouement ont accompagné efficacement la vie de SOS PARIS depuis sa création.

Olivier de Monicault

LIVRES

SUR LES TRACES DES ENCEINTES DE PARIS.

Renaud Gagneux et Denis Prouvost. Parigramme 2004.248 p.

Très détaillée, cette étude vivante et abondamment illustrée, révèle la diversité des enceintes de Paris. Ne se limitant pas aux vestiges aujourd'hui remis en valeur (Louvre, pavillons de Ledoux, muraille de Philippe Auguste), les deux auteurs ont traqué les restes archéologiques au fond des cours, des caves et de maints autres endroits interdits au public... jusque dans les égouts! Un chapitre, en particulier, traite de la fameuse enceinte dite des Fossés jaunes pour laquelle nous luttons à l'occasion des travaux de rénovation du Musée de l'Orangerie.

PARIS

Assouline, 2004, 975 p, photos en couleurs.

Présentées dans un coffret, de superbes photos par Max Dhéry du nouveau Paris, connu et insolite, resteront un témoignage auquel devraient être sensibles les futures générations, comme nous aimons aujourd'hui feuilleter les albums du Paris 1900
De nombreux textes accompagnent ces photos.

PARIS LA BALLADE DES CLOCHERS

Michel Setboun et Pierre Guicheney. Hermé 2004,280 p. photos en couleurs.

Voilà une jolie ballade qui a nécessité beaucoup d'ascensions, difficiles à exécuter pour le promeneur moyen. Une immense boucle aérienne depuis Notre Dame jusqu'aux toits de la Tour Saint Jacques, de Saint Louis, de la Salpêtrière, du Musée d'Orsay, de Saint Augustin etc.

GRAMMAIRE DES IMMEUBLES PARISIENS :
SIX SIECLES DE FACADES DU MOYEN-AGE A NOS JOURS


Claude Mignot, photos de Jacques Lebar. parigramm 2004, 205p Ce livre bien utile ne traite ni des monuments historiques, ni des hôtels particuliers, mais il vous permet d'être imbattable sur les façades de nos immeubles parisiens dont la variété fait tout le cachet de noire ville

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EXPOSITIONS

ALBERT MARQUET (1875-1947)-VUES DE PARIS ET DE L'ÎLE DE FRANCE.

Paris a été un des grands sujets d'inspiration d'Albert Marquet. Ce peintre a une vision bien personnelle des paysages urbains. Cette exposition est tout à fait merveilleuse et reposante, voire nostalgique. Je n'ai pas reconnu la cour du Carrousel (1909), ni la gare Montparnasse sous la neige (1913).

PARIS SUR LES ONDES

Histoire de la télévision et de la radio dans la capitale. Il faut absolument courir à l'Hôtel de Ville pour voir cette foison d'images provenant des archives de l'INA. Tout est passionnant, mais nous recommandons particulièrement aux adhérents de SOS PARIS de s'attarder à la section intitulée: la ville pour décor, Paris d'hier, Paris en chantier, Paris présent.

Quelques exemples pour illustrer l'évolution de Paris:
Les Halles, du marché au forum (eh oui, nous assistons à la démolition des pavillons de Baltard), Beaubourg, du parking au centre Pompidou, le périphérique, des champs au bitume, Montparnasse, du projet à la tour (nous assistons à la construction de notre monument préféré !), de la gare de l'ouest à la gare Montparnasse, la Ruche (XVe) avec des images spectaculaires de destruction sauvage. Plus gaie est la section radio: Paris coulisses des médias, Paris en chansons, Paris en fictions... Cette exposition est tellement riche que pour consulter les bornes interactives il faut éviter les heures d'affluence. Exposition gratuite à l'Hôtel de Ville du 21 septembre 2006 au 27 janvier 2007.29 rue de Rivoli, 75004 Paris. Le Paris de Cabu est un Paris du quotidien. Ses dessins témoignent avec humour de la vie et des mutations intervenues dans la cité au cours des dernières décennies.
L'exposition s'articule autour de six thèmes: Paris la Seine, Paris Pouvoirs, Paris en Scène, Paris Villages, Paris Patrimoine et Paris la Rue. En outre, vingt dessins originaux grand format (un par arrondissement) ont été réalisés par Cabu spécialement pour cette exposition.

Marie Claude de Maneville

A NOTER

Notre prochaine Assemblée Générale se déroulera le 16 mars 2005 à 17 heures, au Centre culturel Russe, 61 rue Boissière, PARIS XVIe  

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