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Bulletin 64 de SOS PARIS

Sommaire
Editorial
Au fil des quartiers, du 1er au 9e
Du 10e au 20e arrondissement
Livres
Urbanisme
Expositions
Bas de la page

GRAVES MENACES SUR L’ECOLE MILITAIRE

Paris compte deux prestigieux établissements militaires: les Invalides que l'on doit à Louis XIV et l'Ecole Militaire que l'on doit à Louis XV. Magnifiques par l'ampleur de leur conception et la qualité de leur architecture, ces ensembles couvrent de vastes surfaces et se dressent au bout de perspectives spectaculaires.
Les Invalides ont fait l'objet ces dernières années d'une restauration complète: élimination des constructions parasites, mise en valeur de l'ensemble architectural, rénovation totale des fonctions hospitalières, muséales et militaires, ouverture au public extérieur.
Hélas, il n'en est pas de même de l'Ecole Militaire qui n'a pas bénéficié
de la même sollicitude. Lieu d'enseignement militaire et centre hippique, cet ensemble mal entretenu et quelque peu disparate est aujourd'hui très gravement menacé. Les bâtiments classés MH, chef d'oeuvre de Gabriel, ne sont certes pas en cause, mais les projets récents du Ministère de la Défense sont extrêmement inquiétants pour l'avenir de l'ensemble du site.
La sous-occupation et la mauvaise utilisation des bâtiments ont suscité ces dernières années divers projets : création d'un pôle "culinaire" aujourd'hui abandonné, ouverture d'une école militaire européenne qui semble renvoyée aux calendes grecques. Le Ministère de la Défense, venons-nous d'apprendre, a décidé d'y transférer l'Etat-Major de l'Armée de Terre actuellement logé dans l'îlot Saint Dominique du Ministère.
Doit-il vraiment se doter de locaux supplémentaires au coeur même de Paris pour loger un nombre accru de bureaucrates? Le site de Vincennes où l'armée possède de vastes terrains n'aurait-il pas été plus approprié?
Ce transfert à l'Ecole Militaire entraînerait:
1- La démolition de quatre bâtiments (3 517 mètres carrés) pour lesquels la demande de permis de démolir vient d'être déposée.
2 - La restructuration ou la réhabilitation, à usage de bureaux, de deux bâtiments (6000 mètres carrés).
3 - La construction d'un grand bâtiment de bureaux (12 500 mètres carrés) pour lequel un concours vient d'être lancé.
L’Ecole Militaire comprend nombre d'adjonctions postérieures au XVIIIe siècle qui défigurent le site et dont la destruction n'entraînera aucun regret, il faut simplement faire un inventaire précis et critique des destructions envisagées.
Par contre, le gigantisme de l'immeuble de bureaux projeté nous inquiète.
Nous ne savons rien de sa superficie au sol, sa hauteur, son nombre d'étages, les matériaux utilisés... S'agira-t-il d'un pastiche, ou plus vraisemblablement d'une architecture résolument moderne? Un concours a été lancé. On va nous faire le coup du grand architecte que personne n'osera contester. Nous savons que la mode est de considérer que les monuments anciens ont aujourd'hui pour vocation de servir de faire valoir pour la création contemporaine si provocante soit-elle. On ne peut donc que redouter le pire. Nous avons toujours été favorables à l'architecture contemporaine dans Paris, mais pas n'importe où. Nous voyons mal comment un bâtiment d'une telle taille pourrait s'intégrer harmonieusement dans un site aussi prestigieux.
Par ailleurs, ces changements d'affectation devraient être l'occasion de repenser l'ouverture au public (demandée par les Parisiens) de l'axe Tour Eiffel-Place de Fontenoy, mais nous doutons que les autorités jugent cela compatible avec les impératifs de sécurité militaire. L’Ecole Militaire demeurera une enclave plus fermée que jamais.
Nous sommes d'autant plus inquiets que l'Ecole Militaire appartient à l'Etat. L'expérience nous a appris qu'il n'est pas pire vandale que l'Etat, ce dernier étant en général fermé à toute idée de concertation et étant rarement respectueux du patrimoine dès lors qu'il veut faire aboutir un projet auquel il tient.

Olivier de MONICAULT

 

 

EDITORIAL
par Olivier de Monicault.


C’est toujours avec un plaisir extrême que nous contemplons les façades des immeubles de Paris, claires et propres, régulièrement ravalées. Nous constatons aussi avec satisfaction que l’exemple de Paris a largement fait école dans les grandes métropoles du monde entier.

Les Pouvoirs publics d’ailleurs rappellent souvent à l’ordre, avec fermeté, les propriétaires pour qu’ils respectent leurs obligations en ce domaine et nous sommes conscients que l'effort financier demandé est lourd pour les propriétaires, d'autant qu'il revient périodiquement en raison de la pollution atmosphérique de Paris. cela en vaut la peine.

Hélas, les pouvoirs publics ne donnent pas l'exemple en ce qui concerne leur propre patrimoine et trop souvent ne respectent pas cette obligation. y aurait-il deux poids et deux mesures selon qu'il s'agit du secteur privé ou du secteur public?

La Ville de Paris a certes fait ravaler la façade (et même l'intérieur) d'un certain nombre d'églises qui sont sa propriété depuis la loi de 1905 et le résultat est spectaculaire, mais il en est encore de très nombreuses qui sont noires de crasse. Il s’agit le plus souvent de bâtiments classés Monuments Historiques ou présentant un grand intérêt architectural et situés généralement des endroits très visibles, l'effet n'en paraît que plus choquant.

Il en est de même du patrimoine de l'Etat (Ecole des Beaux Arts, Bibliothèque Nationale, Ministères...). Ne nous retranchons pas derrière un problème de ressources financières puisque cet argument est considéré comme irrecevable dès lors que le secteur privé est concerné.

 

 

AU FIL DES QUARTIERS
la vie des arrondissements

1er arrondissement

SUBVENTION CAMPION
Le Maire du 1er arrondissement, Monsieur Jean-François Legaret, a lu avec consternation notre entrefilet du bulletin N°63 (janvier 2006). Il nous prie de préciser qu'il n'a jamais fait octroyer la moindre subvention à Monsieur Campion ; ses statuts de maire d'arrondissement ne le lui permettraient pas. Au contraire, il n'a eu de cesse de lutter contre l'intrusion des forains aux Tuileries, intervenant à maintes reprises auprès de l'Etablissement Public du Grand Louvre, de l'administration du jardin des Tuileries et des différents ministres de la culture qui se sont succédés depuis l'autorisation donnée à Monsieur Campion. Espérons que sa persévérance sera enfin récompensée, quoique Henri Loyrette, Président de l'Etablissement Grand Public du Grand Louvre, nous ait laissé peu d'espoir. Les ministres passent, Campion reste...

SAMARITAINE
Au cours d'un CICA qui a eu lieu à la Mairie du 1er le 9 février, le Directeur de la Samaritaine s'est longuement expliqué devant les riverains sur l'avenir du grand magasin dont un des bâtiments est classé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il semble que la réouverture soit prévue pour 2011. Sur les 80 000 mètres carrés existants, 40 000 environ seraient consacrés à une surface de vente qui privilégiera les marques "populaires", le reste serait occupé par d'autres commerces, des bureaux et des logements rénovés; ces derniers se trouvent dans les immeubles situés rue de l'Arbre Sec qui feraient l'objet d'une vaste opération de façadisme.

SAINT ROCH
Un événement de taille va réjouir les Parisiens amoureux de l'église Saint-Roch : la réfection, grâce à l'aide d'une fondation privée, de la chapelle du Calvaire, ouverte seulement par intermittence depuis plus d'un demi-siècle et laissée dans un total état de délabrement. Le Christ en croix, en marbre, de Michel Anguier, resplendit à nouveau ainsi que la belle Vierge de Frédéric-Louis BOGINO. Les groupes de plâtre qui ornent les deux arcades encadrant le calvaire -la mise en croix du Christ de Duseigneur et le Christ au Tombeau de Deseine -ont été superbement restaurés.

Toute la chapelle (éclairage, vitraux, peintures, boiserie, sols) est aux mains d'artisans avisés. Il faut souhaiter que l'arcade percée dans le mur qui sépare la chapelle ( Calvaire de la chapelle de Communion (laquelle communique elle-même avec chapelle de la Vierge) actuellement obstruée, soit réouverte.

Christian MERIC

2eme arrondissement

BREVES
- La rue Montmartre sera intégrée à l'aire piéton entre les rues Etienne Marcel et d'Aboukir.Le chantier sera terminé fin 2006.
- L'extension des zones stationnement résident permet désormais aux résidents de garer leur véhicule dans un périmètre élargi avec un tarif de stationnement réduit
- Le réseau vert, ensemble continue des voies réservées en priorité aux "circulations douces" (piétons et vélos) empruntera la rue Saint Denis. Les travaux d’aménagement devraient être achevés pour l'été 2007.

Louis-Edmond GOUPY

3eme arrondissement

LES HOTELS DU "MARKETING"
Hôtel d'Anjou du Marais, Hôtel du Portefoin. Ni Rocheguide, ni Hillairet, ni Gady, ni aucun des guides qui font école sur le Marais ne mentionnent ces noms... et pour cause! S'il est vrai que des bâtiments anciens (certains du XIXe siècle) vont être restaurés et mis en vente, c'est surtout pour attirer le chaland que ces noms se déploient sur les façades. Et ça marche! Réjouissons-nous, des curetages et des écrêtements vont être opérés,les restaurations seront de qualité. Alors même le promeneur du Marais y trouvera son compte.

Robert BONNAUD

UN NOUVEL ESPACE VERT
Un événement de première importance se produit actuellement dans le troisième arrondissement:la transformation en jardin de l'immense terrain vague qui se situe à l'arrière de l'hôtel de Saint-Aignan construit en 1940 par LE MUET. Ce dernier a été restauré dan les années 1990 et abrite actuellement le musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
C’est un espace magique. Tout autour s’alignent les façades sur les jardins privés des Hôtels des rues Michel-le-Comte et du Temple, notamment celles des Hôtels Lenoir de Mézières, Ferlet (où habita l'architecte géomètre Verniquet, auteur du plan de Paris qui porte son nom) et surtout Habert de Montmort, admirable demeure Louis XV, réhabilitée il y a quelques années. Il s'agit, tout d'abord, sur un espace de 5 000 mètres carrés de reconstituer le jardin de l'Hôtel de Saint-Aignan. Pour des raisons évidentes de sécurité, il sera nécessaire de l'isoler par une grille pour empêcher toute intrusion indésirable dans le musée. Déjà a été dégagé, à son extrémité sud, un superbe mur de pierre en forme de rotonde dont la portion manquante sera reconstituée à l'identique. Le reste du terrain vague doit être transformé en jardin public avec plusieurs espaces distincts : potager, jeux pour les enfants, arbres, pelouses, fleurs, etc. Une fois terminé, cet ensemble végétal et minéral constituera un des sites les plus remarquables de Paris. Il le sera d'autant mieux qu'un certain nombre de dispositions pourraient être prises:

- d'une part, le "camouflage" des murs aveugles et lépreux qui forment les revers des immeubles du XIXème siècle de la rue du Temple et qui donnent sur l'espace précité. Rien n'empêcherait de les couvrir de fresques analogues à celle qui a été récemment réalisée sur le mur aveugle donnant sur le square de la rue de la Commaille (VIIe)
- d’autre part, ce grand espace pourrait être non seulement "planté" mais aussi orné de statues anciennes (les dépôts de musées n’en manquent pas) ou, pourquoi pas modernes. Le centre Pompidou n'est qu'à un jet de pierre des futurs jardins (on aperçoit ses derniers étages depuis l'espace à remodeler) et pourrait y exposer certaines de ses oeuvres ne craignant pas les intempéries.

Christian MERIC

4eme arrondissement

NOTRE DAME
Quand on voit le soin avec lequel sont entretenues les cathédrales et les grands sanctuaires étrangers, on est peiné de constater le laisser-aller qui caractérise parfois l'entretien des nôtres. C'est pourquoi, grâces soient rendues à l'archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame qui, d'un coup de baguette magique, a fait disparaître l'abominable fatras qui déshonorait depuis des lustres la chapelle du Cardinal de Belloy, archevêque de Paris, l'un des négociateurs du Concordat conclu en 1801 entre Bonaparte, Premier Consul, et le Pape Pie VII.
Un imposant monument sculpté par Deseine, visible à nouveau, a été élevé en l’honneur du prince de l’église mort à la veille de sa centième année (1709-1808) et qui vécut sous les règnes de louis XIV, louis XV, Louis XVI, sous la révolution, le Directoire, le Consulat et l’Empire!
Il faut souhaiter que l'ordre et la propreté qui règnent actuellement dans cette chapelle soient sauvegardés.

SAINT-MERRI
Des travaux ont eu lieu récemment sur la façade de l'église Saint-Merri. Hélas! Ils n'ont pas été terminés et un immense filet empêche que les pierres ne tombent sur les têtes des passants. Combien de temps cela durera-t-il? D'affreux présentoirs d'annonces en fer ont été scellés sur le pavement intérieur de l'église au mépris de toute esthétique. Depuis quand le clergé peut-il à loisir enlaidir les édifices sacrés dont il a la jouissance sans que les services compétents de la Mairie de Paris, propriétaire des lieux, n'aient leur mot à dire?

Jouxtant l'église, à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue du Cloître Saint-Merri, une maison ancienne a été détruite. Le cloaque qui l'a remplacée, ceinturé d'une palissade miteuse couverte d'affiches et de graffitis dénote fâcheusement dans ce site chargé d'histoire. Ne pourrait-on y élever une habitation qui ne jurerait pas avec les demeures du XVIIe et du XVIIIe siècles avoisinantes en réemployant,éventuellement, des vestiges de monuments disparus qui croupissent dans les réserves de la ville. Ce lieu exceptionnel doit être sauvé de la laideur et de la médiocrité qui le caractérisent actuellement.

Christian MERIC

6eme arrondissement

EGLISE SAINT SULPICE RESTAURATION DE LA TOUR NORD
Dans le cade du CICA (voir notre article du bulletin N°56) nous avons rencontré à nouveau Madame Moïra Guilmart chargée du patrimoine au sein des Affaires Culturelles de la ville de Croquis des travaux de l'Eglise Saint Sulpice.
Paris. Après un rappel rapide du dossier de l’église elle-même, le sujet de la réunion a porté surtout sur la restauration de la tour nord.
Madame Guilmart nous a confirmé un certain nombre d'informations mais nous en a donné d'autres très précieuses pour la compréhension des travaux engagés.
Le dossier de consultation élaboré par Hervé Baptiste, architecte en chef des monuments historiques a été établi en concertation avec les services de la Ville (direction des affaires culturelles) et la Conservation Régionale des Monuments Historiques. Le financement de cette opération est en place avec un budget global de 31 millions d’euros, réparti par moitié entre la Ville et Le Ministère de la Culture.
Les travaux répartis sur quatre tranches (voir le croquis en annexe) dureront 50 mois.

Construction mixte en pierre et métal la tour nord est un cas particulier dont la restauration a toujours été plus ou moins permanente et s'avère aujourd'hui impressionnante.
Un exemple: aux deux niveaux supérieurs de la tour certaines pierres à remplacer atteignent un poids de six tonnes!

Il est donc nécessaire de traiter les tirants de chaînage de fer au coeur des maçonneries. Autre problème, les quatre statues des évangélistes aux quatre angles de la tour, très exposées aux intempéries, doivent donc être restaurées. Elles seront déposées, consolidées et conservées. Des sculptures en pierre neuve les remplaceront.
Enfin, pendant la durée de l'opération, le public pourra prendre connaissance du travail des tailleurs de pierre dans un atelier aménagé au pied du chantier. Cette restauration proprement dite devrait durer un peu plus de quatre ans.

Geneviève PAULTRE

HOTEL DE CHOISEUL- PRASLIN
Dans notre dernier numéro nous avions en première page attiré l'attention de nos lecteurs sur le "scandaleux destin de l'Hôtel de Choiseul-Praslin" Or... peut-être une bonne surprise... SOS Paris a reçu une information indiquant que cet hôtel serait sur le point d'être acquis par un mécène étranger pour y faire un lieu d'expositions de haut niveau, après une restauration soignée. Après toutes les rumeurs d'éventuels bureaux nous sommes pleins d'espoir.

Marie-Claude de MANEVILLE

 

 

Des panneaux de J.C. Decaux et des tentes défigurent le musée et le parc du Luxembourg.
Le sénat n'en fait qu'à sa tête!

 

 

7eme arrondissement

NOUVEAU SCANDALE DANS LE SECTEUR SAUVEGARDE
Au 14, rue de l'Université dans un Hôtel particulier du XVIIe!" siècle, des travaux concernant les intérieurs la façade, ainsi que la démolition d'un bâtiment du XIX., ont été réalisés sans autorisation.

Voici un bref résumé des faits :

- Le 30 Janvier 2004, un permis de construire a été délivré la Direction de l’Urbanisme.
- Le 14 Octobre 2004, l’ABF, au cours d’une visite impromptue, découvre les travaux ne respectent absolument pas les termes du permis, et conjointement avec les services des démolitions de la Ville de Paris, demande l’arrêt des travaux.
- Le 24 Janvier 2005, Mme Celle, ABF, fait un constat d'infraction, les travaux ayant été poursuivis sans tenir aucun compte des demandes de l'Administration.

Ce constat est envoyé au Procureur de la République, le 17 Février 2005, il demande:

- L'arrêt immédiat des travaux.
- La restauration des maçonneries anciennes, encore en place, pour l'Hôtel Particulier.
- La démolition de l'ensemble des nouvelles structures porteuses en béton.
- La restitution des parements en pierre appareillées de la façade sur rue de cet Hôtel XVIIe.
- La démolition du bâtiment neuf sur cours, en cours de construction.

En Mai 2005, un permis modificatif est déposé, faisant l'objet d'un refus le 30 Mai 2005.
Depuis lors, un nouvel architecte a été désigné et a déposé un nouveau permis modificatif, actuellement en cours d'instruction. Bien entendu, on nous en a refusé l’accès.
Il semblerait que la Ville de Paris soit assez encline à passer l’éponge, ce qui serait absolument scandaleux. Que fait le procureur ?
C’est tout l’avenir du secteur sauvegardé qui est en question, car si l'ABF n'est pas soutenu dans ce combat, c'est la porte ouverte à tous les abus et à la politique du "fait accompli", des régularisations honteuses et des compromis douteux.
Nous demandons que la Loi soit appliquée avec la plus grande rigueur et que soient sévèrement sanctionnés ceux qui la violent tranquillement.

NOUVELLE JEUNESSE POUR LA TOUR CHAPE
Une sympathique réhabilitation est annoncée dans notre arrondissement au 99/103 rue de Grenelle, à côté du bureau de la poste. Il s'agit d'une vaste cour, en impasse, dotée d'un important portail, les immeubles qui la bordent ont été construits sur une dépendance de l'hôtel de Charolais pour le Ministère des Postes et Télécommunications. Au fond se trouve la tour Chape (inventeur de la télégraphie) d'où fut expédié le premier télégramme de l'histoire des télécommunications. Autour de cette tour on construisit un bâtiment comprenant de très larges plateaux, où les demoiselles de la poste s'escrimaient à connecter les abonnés.
Cet ensemble rénové aurait, me semble-t-il, été idéal pour faire des logements sociaux intermédiaires. Il restera hélas occupé par des bureaux.
Néanmoins, le promoteur, au vu du permis de construire, semble avoir été soucieux de respecter le bâti ancien des immeubles; les plateaux ainsi que leur charpente seront conservés et serviront de salles de réunions. On ne peut que s’en réjouir.

HOPITAL NECKER
Une réunion d'information sur la restructuration de l'hôpital Necker s'est tenue le 9 décembre 2005. Je dis bien d'information et non de concertation, au grand dépit des riverains et des associations qui n’ont, à aucun moment, été associés au projet de l'ADHP. Comme vous en avait fait part notre président, Olivier de Monicault, dans le bulletin de juin 2005, la Commission du Vieux Paris s'était vivement élevée contre ce projet. Avis resté lettre morte.

Les enjeux sont extrêmement importants, puisqu'il s'agit principalement de construire un bâtiment gigantesque de six étages pour le pôle mère-enfant, d'une hauteur maximale de 18 mètres 50 offrant 35 000 mètres carrés de surface utile d'un seul tenant, et un plateau technique de 10 000 mètres carrés.
Actuellement, l'hôpital présente un certain chaos architectural, nous a expliqué l'architecte du projet, (ce que tout un chacun peut vérifier par lui-même). A partir de ce qu'on appelle le "carré Necker", on a construit à tout va sur le site de neuf Le carrefour Duroc
hectares, avec des ruptures d’échelle brutales et sans aucun souci de cohérence. Pour construire ce pôle, et c’est là le noeud du problème, il faut sacrifier la grosse maison bourgeoise - parfois appelée château d’angle - qui se trouve au carrefour Duroc. Cette démolition annoncée suscite notre indignation, celle de nombreux riverains et celle de Maître Chaslot, présent à cette réunion. Il nous a été répondu qu'aucun autre bâtiment ne pouvait être démoli avant l'achèvement du pôle excepté le "carré Necker" qui n'est pas indispensable au fonctionnement de l'hôpital; or, compte tenu des enjeux, Monsieur Blanchecotte, Architecte en Chef des Bâtiments de France, a demandé la préservation du "carré Necker" et accepté la disparition du château d'angle.

A terme, le site sera désenclavé, l'hôpital sera ordonné autour d'un grand vide central, un grand jardin de plus d'un hectare sera créé en lieu et place des bâtiments démolis après la construction du pôle. Une traversée centrale du site sera ouverte au public; le "carré Necker" sera réhabilité et devrait être classé.
Il est bien évident que le carrefour Duroc sera complètement massacré par ce bâtiment démesuré et au demeurant très massif, il faut dire qu’il avait été défiguré par la construction de l’immeuble du 8 boulevard du Montparnasse, passablement haut et laid.
Il est quand même scandaleux qu’aucune alternative à ce projet n’ait été proposée et que les Parisiens soient mis devant le fait accompli.

Christine FABRE

8eme arrondissement

BEAUJON, LE SERPENT DE MER VOIT ENFIN LE JOUR
Comme le titre le laisse entendre, l'aménagement de la parcelle située entre la rue de Courcelles et la rue du Faubourg-Saint-Honoré et sur laquelle se trouve l'ancien hôpital Beaujon, édifié au XVIIe siècle, est un projet qui remonte à des décennies. Quelques dates jalonnent ce long cheminement:

- 1981, signature d'un protocole d'accord entre l'Etat et la Ville pour la vente par l'Etat d'une partie de la parcelle à la Ville.
- 1994 (13 ans après !) signature de l'acte de vente.
- 2002 (8 ans après !) approbation par le Conseil de Paris du projet de création d'une ZAC et du plan fixant les grandes lignes de l'aménagement du terrain.
- Février 2005, désignation d'un architecte coordinateur
- Octobre 2005 présentation du planning des travaux.
Le projet est le résultat de longues discussions entre la Ville, les habitants et les associations qui ont finalement obtenu un certain nombre d’amélioration comprenant une piscine (25 mètres) et un gymnase polyvalent.
- Transfert dans de nouveaux bâtiments d'équipements déjà existants (centre PMI, crèche, école maternelle avec réaménagement de l'école primaire qui la jouxtera et Commissariat de Police).

- Création d'une salle polyvalente et d'un petit jardin public.

Quel est le planning prévu ?
- Année 2007 : mise en chantier de 17 logements, du foyer pour jeunes travailleurs et du Commissariat pour une livraison prévue en 2009.

- Année 2008 : mise en chantier du complexe sportif, du pôle "petite enfance" et de 17 logements pour une livraison prévue en 2010.

- Année 2010 : mise en chantier de l'école maternelle, des travaux concernant l'école primaire, de la salle polyvalente et de 46 logements pour une livraison prévue à partir de 2011.

- Année 2011 : aménagement et livraison du jardin.

Qu'en pensent les habitants et les associations?

Tout en se réjouissant qu'un tel projet ait vu enfin le jour, les habitants et associations auraient préféré, compte tenu du déficit important en équipements que connaît le Ville et qui le classe parmi les plus défavorisés de Paris, que la totalité de la parcelle soit affectée aux équipements et à des aires de jeux pour les jeunes. La politique de mixité sociale voulue par la Ville et à laquelle ils adhèrent, auraient pu être réalisée par le rachat et l’aménagement de bâtiments existants, comme cela s'est déjà produit. Ils regrettent également que la priorité dans le temps n'ait pas été donnée à la réalisation des équipements sportifs et qu'un passage public ouvert aux piétons et aux véhicules des utilisateurs des équipements créés ne puisse pas être réalisé entre la rue de Courcelles et l'îlot Beaujon.

René BLANC: Président du Comité d'aménagement et d'animation du 8e arrondissement

9eme arrondissement

HOTEL DE MADEMOISELLE DUCHESNOIS
Cet hôtel à l'élégante façade concave sur la rue qui se trouve au 3 Rue de la Tour des Hôtel de Mme Duchesnois.
Dames a été construit en 1820 par Auguste Constantin pour le spéculateur Jean de La Peyrière qui le revendit en 1822 à Catherine Duchesnois, tragédienne appartenant à la compagnie de Talma qui habitait déjà au numéro 9 de la même rue. La façade avait déjà été bien refaite il y a quelques années. La toiture va maintenant être restaurée et perdra ainsi une cheminée et quelques zingueries parasites. Côté jardin, sur les conseils de l'ABF, une verrière à l'ancienne va être rajoutée pour rééquilibrer l'aspect du toit. Cette dernière transformation augmentera la façade arrière l'italienne, mais ne sera pas visible de l'extérieur.

 

 

 

HOTEL DE MADEMOISELLE MARS
Au numéro 1 de cette rue trouve le bel Hôtel de Mademoiselle Hôtel de Mlle Mars.
Mars, une autre comédienne très en vogue, construit en 1820 par Louis Visconti pour le Maréchal de Gouvion Saint-Cyr et racheté par l’actrice en 1824. Le crédit mutuel qui occupe cet immeuble a magnifiquement restauré le hall d’entrée au 7 rue de La Rochefoucauld on peut apercevoir la belle façade arrière.

Jan WYERS

 

 

 

 

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10eme arrondissement

GARE DU NORD
Devant la Gare du Nord, la chaussée est cabossée, les bruits et encombrements sont incessants et un grand lifting ne serait certainement pas un luxe. Eh bien, les travaux ont commencé et on nous assure qu' à la fin de l'année ce sera fait. La Gare du Nord.
Devant la gare, qui a été très bien restaurée et a fière allure, sur la Place Napoléon III, il y aura un parvis qui sera interdit à toute circulation excepté les bus, taxis et la dépose-minute. Pour libérer ce parvis de la circulation de transit, les sens uniques alentour vont être modifiés. Espérons que la Mairie ne fera pas usage des " sens uniques opposés " qu'elle a mis en place dans diverses rues des IXe et Xe (Provence, Faubourg Poissonnière) et qui rendent carrément toute circulation automobile "traversante" impossible... Sauf pour les vélos bien entendu.

 

 

CHAPELLE DE L'ANCIEN HOPITAL SAINT-LAZARE
Cette chapelle est située sur le site de l' Hôpital Saint-Lazare au 107 bis, rue du Faubourg Saint Denis et donne sur le Square Alban Satragne. Chapelle de l'Hôpital Saint Lazare.
Vestige de l'ancienne prison du même nom, l'hôpital a été utilisé jusqu'en 1999 par l'AP HP. L'espace de 1.5 hectare comporte également un beau jardin intérieur. Cette oeuvre de Louis-Pierre Baltard, un des rares exemples parisiens d'architecture néo-classique, a été récemment classée ISMH. La Commission du Vieux Paris a émis un voeu en faveur d'une restauration complète y compris la restitution des enduits de la façade principale.

Jan WYERS

 

 

11eme arrondissement

LA MAISON EUGENE-NAPOLEON
Près de la place de la Nation, au 254, rue du Faubourg Saint-Antoine, un groupe scolaire a été créé au XIXè siècle dans une optique d'accueil et de mixité sociale. En effet, en 1853, l'Impératrice avait refusé un collier de 600 000 francs, Fondation Eugène Napoléon.
et utilisé cet argent pour créer un établissement d'éducation gratuite pour les jeunes filles pauvres". Hittorff avait réalisé la construction du bâtiment qui accueillait 300 jeunes filles en 1857.

Cet établissement comporte, outre des locaux d'enseignement, les appartements de l'Impératrice et une chapelle dont l'abside contient une peinture de Barrias. Les bâtiments sont soit classés soit inscrits à l'inventaire. La ville de Paris, propriétaire, loue le site à perpétuité à la "Fondation Eugène- Napoléon".

Depuis 1978, la mission éducative, autrefois exercée par les soeurs de la Charité est assurée par l'enseignement catholique privé (OGEC) et réservée à une élite. Ce dernier loue deux petites ailes et, depuis 2003, après un coup de force pour faire sauter des scellés, occupe sans droit la totalité du site. Non content de squatter deux hectares, il a laissé les élèves saccager la chapelle et ses vitraux. Un permis de construire a été déposé afin de réaménager les locaux à sa convenance. Pour ce faire, il prétend s'être approprié les droits sur la Fondation. Le problème, c'est qu'après vérification à la préfecture, le pétitionnaire est officielle- ment inconnu à la Fondation! De plus, depuis deux mois, sans permis, le chantier est engagé, sans que personne ne sache réellement ce qui se passe. Il semble bien que la ville se soit fait berner sur tous les tableaux !

Remi KOLTIRINE

 

 

 

 

 

 

16eme arrondissement

FACADISME A OUTRANCE
Nous combattons toujours avec énergie cette méthode de Rue du Conseiller Collignon.
"restauration"qui a des faux airs de respect pour le patrimoine et peut parfois effectivement faire illusion. Mais elle peut aussi mener à cet exemple d’une coquille totalement vide, trouvée par hasard dans la paisible rue du Conseiller Collignon.

 

 

 

 

UN PARKING MOTO DEVANT UN IMMEUBLE CLASSE MONUMENT HISTORIQUE
Joyau du XVIe arrondissement, le 2,rue Eugène Manuel a été choisi sans consultation par la Mairie de Paris pour y installer un parking de motos, malgré les protestations de la "démocratie locale". Au creux de l'été dernier, la Mairie a effectué les travaux. Résultat: le cadre est endommagé, les motos s'empilent sur le trottoir et les saletés s'accumulent. 2, rue Eugène Manuel.
L’immeuble en question a été construit en 1903 par l’architecte Charles Klein et est décoré de céramiques d’Eugène Muller. C’est un des deux immeubles Art Nouveau en céramique de la Ville de Paris.
Pierre-Christian Taittinger, le Maire des lieux, ainsi que Bernard Debré, qui eux non plus n'avaient pas été consultés, sont intervenus en faveur d'une pétition des habitants pour la destruction de ce parking. Un emplacement non gênant existait déjà à deux pas de là mais il a été supprimé sans que l'on sache pourquoi. Voilà pour la concertation dont la Mairie de Paris se vante! Entre-temps, le parking est toujours en place.

Martine LE MOUEL
Jan WYERS

 

 

 

HOTEL DES FRERES GONCOURT
Nous avions cru que l’Hôtel des frères Goncourt, boulevard de Hôtel des frères Goncourt.
Montmorency était sauvé après la promesse de la Ville de Paris et l’assurance des jurés du Goncourt que le nécessaire avait été fait. Il était question d’y installer un centre culturel (encore un !).
Mais ces promesse vieilles de deux années sont restées lettre morte. Par contre, ce qui est étonnant c’est que ce bâtiment est occupé et que des fêtes s’y déroulent pendant les week-end.

40 RUE CHARDON LAGACHE
Nous avons été contactés par l’association " Chardon Lagache Riverains " au sujet d’une très jolie maison datant de 1875 constituant avec deux hôtels Guimard, les dernières maisons de la rue. Cette maison possède une très jolie verrière en verre et fer forgé et un atelier d’artiste et mérite l'attention des responsables du patrimoine. Cet hôtel n'a pas été retenu sur la liste des PVP. Pourquoi? Malheureusement un permis de démolir et un permis de construire ont déjà délivrés. Ne baissons pas les bras.

BREVES SPORTIVES
Autre souci: le stade Jean Bouin que la Mairie de Paris envisage d'agrandir pour recevoir dix huit mille cinq cents spectateurs demeure sans parking. Nous suivons l'affaire de très près. Le trop célèbre dôme (extension de Rolland Garros) qui devait envahir trois hectares du Bois Boulogne à l’occasion des jeux olympiques fait sa réapparition ; il serait implanté à la place du stade Hébert. On chuchote que les activités sportives de ce stade seraient installées sur l’hippodrome d’Auteuil ?

Martine LE MOUEL
 

17eme arrondissement

GRANDS CHANTIERS : PARIS RONRONNE.
C'est vrai, les dossiers ne sont pas examinés à 5 heures du matin, heure reconnue en chanson pour le réveil de Paris. L'avenir des Batignolles a été évoqué le 5 janvier 2006 à Matignon, par les maires de Paris et du XVII" arrondissement, reçus par Messieurs de Villepin et Borloo.

Tous les intervenants souhaitent aller vite dans ce tentaculaire dossier, mais depuis le 6 juillet, date de l'échec de la candidature olympique, le dossier d'aménagement des Batignolles prend du retard.

En septembre 2005, en pleine crise du logement, le Premier Ministre annonçait qu'il était prêt à céder à la Ville de Paris la totalité des terrains des Batignolles, à condition que la Ville y réa- lise dans les dix huit mois, mille logements étudiants et deux mille logements intermédiaires (logement social pour classes moyennes).

Ce scénario a été réitéré à la réunion du 5 janvier à un bémol près: il y aurait davantage de logements sociaux " purs " selon le maire de l’arrondissement.

Aujourd’hui quand est-il ? 4,5 hectares sont achetés par la Ville de Paris, les démolitions commencent doucement pour la construction d’un parc publics et d’une école.

Pour la deuxième phase, l'Etat s'engage à vendre cinq hectares (côté Porte de Clichy) pour mille logements étudiants et deux mille cinq cents habitations. La mairie d'arrondissement verrait un découpage par tiers entre l'accession à la propriété, le logement intermédiaire et le logement social. La Mairie de Paris trouve la réunion constructive, mais attend de connaître le prix de cession, la répartition entre types de logements et le calendrier prévisible.

Quant au propriétaire des terrains, "Réseau Ferré de France", il souhaite avant tout ne pas céder ses terrains à un prix préférentiel, et aussi réfléchir au regroupement des activités ferroviaires en fonction du nouveau programme d'urbanisme de la Ville.

Monique AMY
 

18eme arrondissement

UNE BIERE BIEN FRAICHE .
L'ancien immeuble des Brasseries de la Meuse situé au 1-5, Le Kube Hôtel.
Passage Ruelle, pour lequel nous avions eu des inquiétudes étant donné son mauvais état (voir notre numéro 57 de juin 2004) vient d'être bien restauré et converti en hôtel 4 étoiles ultramoderne, le Kube Rotel.

Derrière un grand portail métallique un peu sévère on retrouve la jolie façade devant laquelle a été construite une verrière qui abrite la réception. A l'intérieur a été aménagé un "Ice Bar", le premier de Paris, où on peut goûter un verre de vodka, assis sur un tabouret de glace (heureusement avec un coussin et vêtu d'un anorak qu'on vous prête pour l'occasion...). Après des années de péripéties, d'abandon et même de squat jusqu'en 2003) voilà enfin une heureuse issue pour ce bel ensemble.

Jeanne ROUX et Jan WYERS

ALERTE A MONTMARTRE.
La Villa des Arts, construite en 1890, par Henri Cambon (15, rue Hegesippe Moreau) endroit mythique et magnifique a été racheté par un promoteur qui risque de transformer les 42 ateliers en logements de luxe. La ville semble saisie du dossier mais il est urgent d’agir !

Dernière minute : Jean-Yves Mano, adjoint au Paris chargé du logement, indique que la Ville est prête à intervenir dans la mesure où un mécène participerait au rachat de la villa.

Marie-Claude de MANNEVILLE
 

20eme arrondissement

UNE PISCINE A BELLEVILLE.
Les habitants du Bas de Belleville auront bientôt un complexe sportif avec une piscine rue Denoyez. Ce projet a beaucoup agité, depuis plusieurs années, les habitants et les associations qui craignaient des nuisances dans un quartier ancien qu'ils veulent à tout prix préserver.
La rue Denoyez qui se situe entre le boulevard de Belleville et la rue Ramponneau est au carrefour de trois arrondissements (11e, 19e et 20e). Cette rue longue de 156 mètres et large de 7 mètres, est une ancienne voie de la commune de Belleville qui existe sous ce nom depuis 1837.
La taverne de Papa Denoyez, située dans l'ancienne "descente de la Courtille", était un haut lieu de divertissement dans les années 1830, mais on s'y amusait déjà avant la révolution.
Récemment, cette rue ainsi qu'une partie du quartier échappa, grâce aux habitants et aux associations, à la destruction complète.

Marie-Claude de MANNEVILLE

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URBANISME

SURVEILLER N’EST PAS BRIMER
Sans craindre de nous répéter, nous redirons inlassablement à SOS PARIS que le " devoir d’oubli " qui fut à la mode il y a quelques années au Ministère de la Culture n’est pas notre fait et que c’est moins la qualité de ce que l’on conserve, que la quantité des témoignages qu’il faut préserver. Nous nous sommes maintes fois expliqués dans ces colonnes des raisons de cette attitude.

En revanche, nous n'avons sans doute pas assez dénoncé la politique qui consiste à consacrer les crédits publics disponibles à la restauration de monuments phares, laboratoires d'expérimentation des techniques les plus sophistiquées, tandis que les malheureux propriétaires privés sont contraints d'utiliser ces techniques coûteuses avec leurs propres ressources financières.

Il arrive même que certains acteurs du patrimoine persuadés de leur devoir ou simplement de leurs compétences jouent au "petit chef" pour imposer leurs vues. Peut-être sont-ils grisés par une position qui leur permet d'arbitrer les conflits éventuels entre historiens d'art et architectes? Plus insidieusement, se consoleraient-ils aux dépens des particuliers des déboires éprouvés auprès d'organismes publics et de groupes puissants qui se moquent de leurs exigences - souvent justifiées - ou pire, les soumettent à des pressions intolérables.

La plupart du temps, ces malheureux propriétaires, conscients de posséder une parcelle de patrimoine, ou simplement attachés à "la maison de leurs pères" font ce qu'ils peuvent pour conserver ou restaurer leur bien. Il arrive cependant que le simple maintien dans les lieux se révèle incompatible avec l'intégrité du bâtiment, quel que soit le type de protection qui l'affecte.

Plusieurs cas délicats nous ont été soumis, où les demandes de l'Architecte des Bâtiments de France nous ont paru, non pas excéder leurs talents, mais faire preuve d'un rigorisme ou même d'une imagination excessifs. Un de nos adhérents nous a signalé que l'ABF lui demandait de faire édifier le long de la façade qu'il se proposait de ravaler à grands frais des bornes semblables à celles qui servaient à descendre de cheval ou à protéger les portes cochères des essieux de carrosses trop saillants! Un autre se plaint d'avoir été contraint d'enterrer toute la tuyauterie apparente de sa maison sous le sol de l'impasse privée au fond de laquelle elle est située. Plusieurs lecteurs, habitant en secteur inscrit, se plaignent de discussions sans fin sur le choix du matériau ou la couleur lors des ravalements. Enfin les problèmes d’ascenseurs restent difficiles à apprécier. Nous avons ici même déploré, que, trop souvent, des ascenseurs défigurent des cages d’escalier magnifiques.

Nous regrettions le laxisme réglementaire dont profitait certains promoteurs ou propriétaires. Il semble que la surveillance soit devenue beaucoup plus efficace mais il ne faudrait pas que des exagérations se produisent dans l'autre sens. Seuls les escaliers exceptionnels méritent de oukazes sans appel. Pour les autres, des recherches de solutions appropriées avec les propriétaires seraient plus judicieuses notamment s'il s'agit de personnes âgées ou de jeunes ménages avec enfants.

Loin de nous l'idée de contester le travail des équipes de Monuments Historiques et, a fortiori, celui des Architecte des Bâtiments de France ou de la Commission du Vieux Paris. Au contraire, les propriétaires privés ont plus que jamais besoin de leurs compétences. Souhaitons que celles-ci soient enracinées dans la réalité quotidienne et que s'y ajoute une certaine compréhension pour ceux d'entre nous qui s'efforcent tant bien que mal de concilie le respect du passé avec les nécessités du présent.

DENSITE
On peut s'étonner qu'il y ait encore des débats sur l'opportunité de densifier le logement social à Paris, tel celui qui été proposé par l'APUR au mois de février. A-t-on au préalable établi des statistiques sur la délinquance en zone pavillonnaire, en zone de faible densité (immeubles de R+4 au maximum excluant les "barres") en zone de haute densité (barres et tours) ? Nous pensons qu'ouvrir un débat. sans disposer de ces statistiques n'offre que peu d'intérêt.

SUGGESTIONS
Un de nos adhérents nous fait part de suggestions de bon sens:
Placer les numéros des maisons sur les lampadaires qui leur font face faciliterait la recherche des usagers (automobilistes, deux roues motorisées, cyclistes) et évitera des ralentissements inopinés.

L'entretien des squares pourrait être confié à des associations de riverains si la Direction des Parcs et Jardins leur confiait les clés.

Louis-Edmond GOUPY

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EXPOSITIONS

LA SEINE DES PHOTOGRAPHES.
Conciergerie, 2 boulevard du Palais
Une excellente occasion de retourner à la conciergerie, pour voir dans le calme, cette belle exposition qui montre, de Daguerre à nos jours, tous les grands photographes de Paris qui ont aimé avant tout la Seine et la vie autour du fleuve. Si vous ratez cette exposition, vous pouvez consulter le livre du même nom édité par Momum (A Welter. 140 p. photos en noir et en couleur).

PARIS AU CINEMA .
Hôtel de Ville, 5 rue de Lobau
C'était évidemment une bonne idée d'évoquer le rôle de Paris au cinéma depuis l'origine du septième art. Malheureusement le temps d'attente (aucune réservation n'est possible) et la bousculade dans un lieu trop étroit pour un aussi vaste sujet, vous encouragent à retourner à la Cinémathèque, rue de Bercy, ou à aller tranquillement au salon vidéo du Pavillon de l’Arsenal qui accueille une partie de la collection du forum des images (Halles) actuellement en chantiers….

VOIES PUBLIQUES.
HISTOIRES ET PRATIQUES DE L'ESPACE PUBLIC À PARIS.

Pavillon de l'Arsenal 21 boulevard Morland
Sous ce titre un peu rébarbatif, Simon Texier (dont nous vous avions signalé en juin dernier l'excellent ouvrage: "Paris contemporain"), a organisé une exposition très riche en documents anciens et récents sur l'espace public, vu au ras du bitume. A l'ère des grandes discussions qui passionnent les Parisiens sur la qualité de la vie en ville et sur les différents modes de circulation, il est opportun de se rendre à cette exposition pour mieux appréhender notre espace urbain.

Marie-Claude de MANEVILLE

LIVRES

LE PETIT PALAIS : CHEF D’ŒUVRE PARIS 1900
Coordination scientifique Gilles Plum, Paris Musées, Ed Nicolas Chaudin, 2005, 272p, 55 euro Excellent ouvrage sur le Petit Palais de Charles Girault qui vous permettra, si cela vous amuse, ce comparer les photos avant travaux avec ce que les architectes (Chaix et Morel) ont changé (particulièrement la salle dite " au champignon "). L’intéressante revue " la Tribune de l’Art " (sur internet) trouve scandaleux les changements de l’architecture d’origine et n’approuve pas non plus certains choix de la muséographie !

A PARIS : J-K Huymans
Textes choisis, préfacés et annotés par Patrice LOCMANT, Barillat, 2005, 620p, biliographie, index cartes.
Après tant d’illustre regards sur Paris (Balzac, Hugo, Baudelaire, Zola, les Goncourt, etc…), voici rassemblés par Patrice Locmant une anthologie de textes sur Paris de Karl-Joris Huymans (1848-1907).
Critique d’art et romancier, il avait la passion du vieux Paris et du mal à supporter les formidables changements de la capitale. Mais c’est un témoin incomparable de son époque, très sensible au petit peuple qu’il décrit avec vivacité.
Les différents textes qui se lisent avec beaucoup de plaisir sont articulés comme un guide touristique, quartier par quartier, ce qui permet de le feuilleter selon son envie. Cent ans plus tard, c’est un régal de suivre ce vrai promeneur parisien dans ses déambulations.

PROMENADES HISTORIQUES DANS PARIS
C.Queralt, D.Vidal, Liana Levi, 2004, 285p.,15 euro Encore un guide sur Paris ! La production est intense et doit sûrement correspondre à un besoin. Celui là, très simple, nous emmène à la découverte des stratifications historiques de Paris à travers 2000 ans de constructions et démolitions.
Nous pouvons ainsi voir, selon les jours, le Paris Gallo-romain, celui du Moyen âge, de la Renaissance, des Bourbons, de Napoléon, le Paris 1900, 1930 et celui d’après guerre… De quoi satisfaire les amoureux d’une période très précise.

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