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Le réservoir de Grenelle
 
(Communiqué de presse d'Agnès LOZET, présidente de l' association Respiration Paris 15, du 20/11/2013)
Nous avons dans le 15ème arrondissement de Paris la chance de disposer d’un réservoir d’eau non potable édifié en 1880 situé sur une emprise de 3000 m2 inscrite entre la rue de l’Abbé-Groult et la rue Yvart.
A la recherche de foncier à tout prix, la Ville de Paris a décidé de fermer ce réservoir et de construire sur cet emplacement plusieurs bâtiments de logements sociaux, privés et d’utilité publique. Les deux bassins sont
soutenus par une galerie de voûtes d’une surface de 2000 m2, que vous pouvez voir si vous allez sur le site de l’association que nous avons montée, Respiration Paris 15, pour tenter d’éviter ce massacre, car nous pensons que le Réservoir de Grenelle a une grande valeur en termes écologique et architectural.
 
VALEUR ECOLOGIQUE
Le 31 mai dernier, au cours d’un Conseil de Quartier du 15ème arrondissement, Eau de Paris a cherché à démontrer l’inutilité du Réservoir de Grenelle à l’intérieur du réseau d’ENP (eau non potable), en s’appuyant sur le fait que les besoins en ENP à Paris avaient beaucoup diminué ces dernières années, justifiant ainsi que 3 des 7 réservoirs allaient fermer.
En fait, cette baisse de consommation d’ENP correspond à une volonté politique remontant à une dizaine d’années, de ne plus l’utiliser là où elle pourrait l’être. En approfondissant nos recherches, nous avons appris que l’ENP n’était plus utilisée pour les incendies, pour une partie du nettoyage des trottoirs, pour les égouts, pour l’arrosage des jardins, etc…la plupart de ces fonctions étant remplies aujourd’hui avec de l’eau potable traitée, payée au prix fort par les Parisiens.
L’exemple des incendies illustre la mauvaise volonté de la Mairie de Paris de vouloir utiliser davantage ce réseau : on utilise l’eau potable car la pression de l’ENP n’est pas garantie. L’investissement pour la garantir serait mineur par rapport aux économies qui seraient réalisées.
Autre exemple, celui des égouts. Faute de circulation d'eau régulière dans les caniveaux (par décision politique et non par contrainte, puisque totalement intégrée depuis plus d'un siècle dans les rues), les "chasses d'eau", réservoirs souterrains de plusieurs m3 que l'on vidait brutalement pour nettoyer les égouts,
(Cliquez sur la photo pour :
Côté gauche : diapositives
Côté droit : agrandissement)
ne peuvent plus être utilisées. L’encrassement des égouts produit un gaz extrêmement dangereux, le H2S avec de graves conséquences pour l’environnement. D'une part pour les égoutiers qui doivent prendre d'importantes précautions "vitales" (masques à gaz anti H2S, compagnon en surface pour faciliter une évacuation d'urgence en cas d’inhalation même de quelques secondes) et d'autre part obligation d'utiliser pour le nettoyage des égouts de grandes quantités de produits chimiques, avec, inévitablement des "pertes" nocives dans l’air respiré par les Parisiens.
De même pour les 100 000 arbres de Paris, une des beautés de notre Capitale. En cas de "stress hydrique", ceux-ci perdent leurs feuilles ! Sauf d’installer un système de goutte-à-goutte d’ENP qui n’est pas utilisée actuellement.
Enfin, la plupart des climatologues s’entendent sur le stress hydrique que connaîtra Paris dans une vingtaine d’années. Prévision également intégrée dans le Plan Climat de la Ville de Paris et dans le Livre Bleu de 2012 de Bertrand Delanoë. Il faudra alors créer, à grands frais, des bassins dans la Capitale. La première précaution ne serait-elle pas de conserver ceux que nous avons déjà. L’obsession de récupérer du foncier est telle, surtout dans le 15ème arrondissement, qu’aucune réflexion à moyen terme n’est menée aujourd’hui par la Ville de Paris sur tous les développements possibles de l’usage de l’ENP, contrairement aux engagements du Livre Bleu où il était prévu « d’explorer plusieurs pistes de travail afin de définir un nouveau modèle de
Philippe Goujon et Claire de Clermont Tonnerre visitant
la substructure voûtée (Entrevue FR3 du 20/11/2013)
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gestion économe, global et durable pour le réseau d’ENP », notamment, en élargir l’usage aux communes limitrophes de Paris.
Dans un moment où le développement durable et l’écologie sont des notions capitales dans les politiques de la ville, il est impensable de se passer de ce Réservoir, lieu de biodiversité par excellence. Le livre Bleu de Bertrand Delanoë affirme l’importance de développer l’eau non potable comme ressource alternative et défend avec vigueur l’importance du recours au réseau d’eau non potable comme solution microclimatique.
 
VALEUR ARCHITECTURALE
Par ailleurs, nous pensons qu’architecturalement, Le Réservoir de Grenelle a un intérêt constructif et esthétique. Outre le Réservoir lui-même et son blason, mais aussi la partie substructurale voûtée (fermée au public). L’îlot est par ailleurs bordé, côté rue de l’Abbé-Groult, d’un petit bâtiment datant des années 50 sis au 125 bis dont la qualité mérite d’être soulignée et qui est de la même hauteur que les derniers petits immeubles faubouriens de Vaugirard préservés dans notre quartier, ensemble dont nous sommes en train de demander qu’une protection soit étudiée.
Depuis le mois de février dernier, nous avons adressé au Maire de Paris quatre vagues de pétition réunissant plus de 1000 signatures de riverains, d’habitants du 15ème, mais aussi de tout Paris et nous continuons à recueillir des signatures. Nous sommes très déterminés et ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour conserver ce Réservoir.
Agnès Lozet, présidente, Gérard Der Agobian et Alain Taisne, vice-présidents.

 

  • Liens utiles: Page de Jean François Lamour : "Aérer plutôt que bétonner" au réservoir de Grenelle.

    Réservoir de Grenelle : aérer plutôt que bétonner

    Par Jean François Lamour, le 22 avril 2013
    À l’emplacement du réservoir de Grenelle, la Ville de Paris veut construire des logements. La Mairie du 15ème demande que les riverains soient consultés, et propose notamment la création d’un espace vert.
     
    Si l’on en croit une étude réalisée en toute discrétion par la Ville de Paris, le terrain d’une surface de 3 240 m2, situé entre les rues Yvart et de l’Abbé Groult, pourrait bientôt accueillir deux immeubles de logement de 5 et 7 étages, l’un social, l’autre privé. Dans le quartier, le projet n’a pas reçu un bon accueil. Une pétition a recueilli plusieurs centaines de signatures. Pour beaucoup en effet, cette parcelle est perçue comme une respiration indispensable dans un secteur résidentiel très dense. On y verrait plutôt un espace vert, ainsi qu’un équipement public utile aux habitants comme une crèche. C’est d’ailleurs le sens des propositions qu’avait faites la majorité emmenée par Philippe Goujon, Claire de Clermont-Tonnerre et Jean-François Lamour au conseil d’arrondissement de novembre. Sans nouvelles de la Ville de Paris, les élus du 15ème demandent désormais à M. Delanoë d’ouvrir une consultation publique, afin que les habitants puissent se prononcer sur l’avenir de la parcelle, et faire part de leurs idées et propositions.

     

  •   Article du Parisien du 1er novembre 2013:

    Le réservoir de Grenelle sacrifié pour un projet immobilier?

    La sauvegarde des réservoirs est pourtant inscrite au « Plan Climat »

    Rue de l’Abbé-Groult (XVe). L’association « Respiration Paris 15 », créée par Agnès Lozet compte bien sauvegarder le réservoir situé juste en face de ces fenêtres.
    Vu de la rue de l’Abbé-Groult, l’on n’en voit… rien d’autre qu’un sobre petit immeuble blanc des années 1930, dans l’enfilade de bâtiments autrefois faubouriens. Pourtant la grille du 125bis cache l’un des cinq réservoirs d’eau non potable de la capitale, un bassin à ciel ouvert de 6000 m3, construit au XIXe siècle au-dessus de plus de 2000 m2 de voûtes.
    Désormais jugé même « inutile » pour la capitale, dont cette eau permettait initialement l’arrosage des jardins publics et le lavage des rues, le réservoir haussmannien risque de disparaître au profit de trois immeubles, dont une barre de 30 m de long.
    C’est ce qu’ont découvert les riverains, auxquels le gestionnaire Eau de Paris est venu expliquer, à l’occasion d’un conseil de quartier, que ce bassin de Grenelle est devenu obsolète. « On nous démontre alors
    que les besoins de Paris ont beaucoup diminué, et que le réservoir va être fermé ainsi que deux autres », raconte ainsi Agnès Lozet, dont les fenêtres donnent sur l’eau calme de cette drôle de piscine bétonnée. « Pourtant c’est une aberration, estime-t-elle, surtout quand on sait que le Plan Climat de la ville de Paris comme les climatologues, que Paris connaîtra d’ici 20 ou 30 ans un véritable « stress hydrique », donc un manque d’eau qu’il faut anticiper! Sinon la capitale devra créer des bassins à grands frais, alors qu’il suffit de préserver ceux qui existent et sont sous-utilisés ».
    Le Livre Bleu de la ville préconise en effet de développer l’eau non potable comme « ressource alternative ». Pour autant, le projet de la mairie est néanmoins bien avancé : elle fait réaliser une expertise technique et financière du sous-sol, et a commandé les études de faisabilité. La mairie envisage bien de vendre le terrain, en trois lots destinés à de l’immobilier privé, du logement social et des équipements, au-dessus des fondations de voûtes qui pourraient être conservées. Paris parle de « reconversion », les habitants voient « un massacre et une absurdité écologique », de la part d’une mairie.
    Pour ces voisins du réservoir, la crainte de voir pousser tant de logements dans leur champ d’horizon le dispute à celle d’une capitale en manque d’eau. Ils ont donc décidé de se regrouper et de lancer une pétition. « Respiration Paris 15 », l’association initiée par Agnès Lozet, rassemble 110 habitants et sa pétition compte déjà plus d’un millier de signatures, déjà parvenue à Bertrand Delanoë.
    « Il y a beaucoup d’exploitations possibles de ce réservoir, insiste Agnès Lozet, qui soupçonne la mairie de « chercher du foncier à tout prix ». Leur espoir de gagner le soutien d’Anne Hidalgo, adjointe à l’urbanise et candidate à la mairie en mars 2014, risque pourtant d’être douché : ce projet, c’est Mme Hidalgo qui l’a porté… Elle promet « d’y conserver une vocation d’espace de respiration du quartier, en y installant également un jardin public et un équipement petite enfance ». Mais « le besoin crucial de logement à Paris, et la capacité de ce site à pouvoir en accueillir » ne souffrent apparemment pas de restriction. « La ville s’apprête à lancer un marché de prestation urbaniste/paysagiste chargés, à partir des diagnostics techniques, de proposer des scénarios urbains », fait savoir la mairie. D’ici là, les riverains fourbissent leurs armes.
    ÉLODIE SOULIÉ | Publié le 01.11.2013

     

  •   Article du Figaro

    Des bassins d'eau reconvertis en squares et logements

    Caroline Sallé 19/03/2013
    Le maintien et la refonte du réseau construit sous Haussmann, constitué d'une dizaine de réservoirs, doivent être votés au Conseil de Paris. Une partie du projet prévoit la construction de logements et l'aménagement d'espaces verts.
    Des appartements et des espaces verts édifiés en lieu et place de réservoirs d'eau? C'est l'option à laquelle réfléchit très sérieusement la Mairie de Paris, alors que la demande de logements explose dans la capitale. Trois bassins, situés à Grenelle (XVe), Auteuil et Passy (XVIe), sont concernés par cette opération d'urbanisme inédite. «L'idée serait par exemple de créer des logements, dédiés notamment aux étudiants, un square de proximité et quelques équipements publics comme une crèche ou une halte-garderie à la place du bassin de Grenelle, dont l'emprise au sol s'élève à 3240 m²», détaille-t-on au cabinet d'Anne Hidalgo, l'adjointe au maire en charge de l'urbanisme.
     
    QG de la Gestapo
    Plus vaste, les deux autres sites retenus sont aussi plus complexes à reconvertir. «Il faudra tenir compte du caractère patrimonial et historique des lieux», confie-t-on dans l'entourage d'Anne Hidalgo. Le bassin d'Auteuil abrite en effet une belle structure métallique. Celui de Passy fut l'un des QG de la Gestapo. Ici,
    Réservoirs de Passy Photo © Le Figaro
    les sous-sols pourraient être conservés en partie tandis que quelques logements et des espaces verts viendraient s'implanter au-dessus. «Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y aura pas de tours, rassure le cabinet de l'adjointe. L'objectif est de s'adapter à la morphologie de chaque site. De toute façon, pour l'instant, on est encore très en amont dans la réflexion.»
    Car ce projet fait en réalité partie d'un programme bien plus large: celui du maintien et de la reconfiguration du réseau d'eau non potable, qui doit être acté ce lundi au Conseil de Paris. Conçu sous Haussmann, intégrant 1700 km de canalisations en plus d'une dizaine de réservoirs, alimenté par l'eau grossièrement traitée du canal de l'Ourcq et de la Seine, ce réseau était en sursis depuis les années 1980. «Après plusieurs expertises, on est arrivé à la conclusion que l'abandonner obligerait à nettoyer tous les trottoirs et les égouts, à arroser l'ensemble des espaces verts et à remplir les lacs des bois de Vincennes et de Boulogne avec de l'eau potable», détaille Anne Le Strat, adjointe au maire en charge de l'eau et de l'assainissement. Pas franchement écologique, c'est sûr. Surtout, le démantèlement du réseau coûterait la bagatelle de 50 à 60 millions d'euros. Impensable en pleine crise économique.
    Certes, la rénovation nécessitera tout de même un investissement de 8 millions d'euros. Mais cette modernisation devrait permettre de récupérer du foncier en plus d'optimiser l'arrosage des parcs et jardins. Actuellement, cette opération nécessite le recours à près de 75% d'eau potable. «C'est quand même un comble d'utiliser de l'eau chlorée sur les plantes», s'agace Anne Le Strat. En outre, de nouveaux usages pourraient être développés: récupérer l'eau de pluie, renaturaliser la capitale en y implantant des petits «ruisseaux urbains» ou rafraîchir la ville, comme à Tokyo, en arrosant la chaussée lors de pics de chaleur. Une piste à ne pas négliger: en 2003, lors de la canicule, Paris avait affiché 8° de plus que la banlieue…

     

  •   Rapport d'activité d'Eau et Force (Parisienne des eaux) 2006

     

  •   Visite du 20 novembre 2013, reportage de FR3 :

     

  •   Visite du 20 novembre 2013, diaporama d'Olivier Rigaud (Durée 3'17") :

     

  •   Visite du 20 novembre 2013, Diaporama (4mn) et vues par vues de Tristan Fleurquin  

    ... une question reste en suspens:

    Pourquoi utiliser de la si chère eau potable pour arroser les jardins publics, éteindre les incendies ou nettoyer la chaussée?

    Réponse : les élus croient valoir, donc nous coûter
    de plus en plus cher!

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