Grand prix de la casserole parisienne
Mardi 31 mai 2011
Le quartier de tours Masséna-Bruneseau
En 2010, la mairie de Paris a voté le déplafonnement des hauteurs d’immeubles à
Masséna-Bruneseau (Paris 13e, à la lisière d’Ivry-sur-Seine) pour pouvoir bâtir entre les Maréchaux et le Périphérique des « mini-tours » de logements de 50 mètres de haut, et des tours de bureaux jusqu’à 200 mètres de haut.
Pourquoi le quartier de tours prévu à Masséna-Bruneseau symbolise l’échec de la concertation à Paris ?
* Parce que le choix était arrêté d’avance :
La décision a été prise dès 2007 en fonction d’un parti pris idéologique, indépendamment des enjeux du secteur (très importantes nuisances sonores et olfactives, défi des liens Paris-Ivry, rapports à la Seine…) qui n’ont fait l’objet d’aucun traitement préalable.
* Parce qu’il n’a été tenu aucun compte de l’avis des habitants :
La très large enquête réalisée en 2007 par la mairie auprès de dizaines de milliers de Parisiens a donné le même résultat que de nombreux sondages : Deux tiers d’opposition aux tours dans la capitale.
* Parce que la mairie n’a pas démontré l’intérêt de son projet :
Les quartiers de tours sont moins denses que les quartiers haussmanniens, moins propices au lien social, et leur caractère « écologique » reste très largement à prouver.
* Parce que des milliers d’habitants vont vivre dans des conditions déplorables :
Le projet va concentrer une population nombreuse en bordure du viaduc du boulevard Périphérique.
* Parce que la concertation est restée totalement factice :
Débats
au Comité permanent de concertation de Paris rive gauche, ateliers, réunions publiques… mais pas la moindre réflexion concertée pour infléchir le projet afin qu’il réponde aux enjeux du quartier.
* Parce que la mairie nourrit le même projet à Bercy-Charenton et ailleurs :
Au risque de transformer Paris en citadelle face aux banlieues, la mairie a annoncé des tours à une demi-douzaine de portes de la capitale : après Masséna-Bruneseau, Bercy-Charenton est visé ainsi que la porte de Versailles avec la tour Triangle, puis la « frontière » nord ? Toujours sans concertation véritable...
Fabrice PIAULT, TAM-TAM
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